Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Exposition « Sur le chemin de Compostelle », ou l’itinéraire d’une artiste inspirée PARIS, de Carole DAGHER

Avec sa prochaine exposition intitulée « Sur le chemin de Compostelle », qui s’ouvre au Parlement européen à Strasbourg le 13 janvier sous l’égide du député européen, le général Philippe Morillon, Martha Hraoui aborde une nouvelle phase dans son œuvre artistique. Il y a, d’ores et déjà, un avant et un après le chemin de Compostelle. Le cheminement de l’artiste, tant pictural qu’intérieur – l’un étant le reflet de l’autre –, se décline en une série de toiles inspirées, aux couleurs sublimes, traduisant une recherche personnelle authentique et profonde. «En entreprenant le chemin de Compostelle, je ne pensais pas faire une œuvre sur ce thème, précise Martha Hraoui. Mais le chemin m’a habitée et, au fur et à mesure, sa spiritualité m’a envahie.» Inspirée par l’exemple de l’exploratrice Alexandra David Neil qui, vers 1920, parcourt la Chine et le Tibet à pied, Martha est donc partie sans l’attirail du peintre, mais chargée du barda du voyageur-explorateur ou, plus précisément, de l’équipement spécifique des pèlerins de Compostelle, les «jacquets » dont elle fait partie. Il s’agit de la «muchila» de six kilos, du traditionnel bourdon et de l’indispensable «credencial», ce passeport de pèlerin attestant des étapes accomplies. Elle engrange sensations, impressions, souvenirs et rencontres enrichissantes avec des pèlerins du monde entier et réalise, au retour, que «lorsqu’on est artiste, on ne sort pas indemne d’une telle expérience.» Aussi va-t-elle chercher à perpétuer dans son art cette expérience d’aller au bout de soi, comme au bout du voyage, ce « Finisterre » qui est l’ultime étape du pèlerinage, au bord de l’océan, et qui ouvre sur un nouveau départ. «Comme l’art, c’est l’infini, et que le chemin est une épreuve physique et morale, j’ai voulu l’exprimer par une technique nouvelle, qui soit à la mesure de l’effort fourni sur la route de Compostelle», explique-t-elle. Cette technique est celle du papier marouflé, que l’artiste utilise pour la première fois, pour mieux reproduire l’expérience du chemin. Il s’agit d’un papier végétal traité, qui est mouillé, puis froissé, parfois griffé. «La technique est difficile, car cela sèche rapidement», précise Martha Hraoui. Pendant presque trois ans, elle revit cette aventure intérieure et physique en se lançant dans un nouveau défi, inaugurant une étape nouvelle de son art. Huile et pastel sur marouflage reflètent son exploration et sont autant de fenêtres ouvertes sur la paix intérieure, la force et la liberté puisées sur la route. Une véritable symphonie de lumière et de couleurs naît du pinceau de l’artiste. Les plis du papier s’intègrent au paysage, dont ils soulignent les ronces, les branches, les escarpements du chemin, épousent les courbes des collines, les contreforts des montagnes, les silhouettes des pèlerins. Ils mettent en relief les ombres et la lumière, magnifient les jaunes des champs de maïs et la lumière du soleil, se fondent dans les ocres et les bruns représentant la terre, dégagent subtilement la touche spirituelle du violet que l’artiste a introduite dans certaines toiles, comme celle du sanctuaire de Saint-Michel d’Aiguille, dans le Puy-en-Velay, celle où des silhouettes d’anges se fondent dans des teintes somptueuses de mauve et de teintes fauves, ou encore la basilique Saint-Jacques à Santiago ou, enfin, celle où la silhouette vibrant de couleurs irisées de l’apôtre Jacques surgit de la célèbre coquille, dans une apothéose de lumière. Plusieurs toiles ont été prolongées par un deuxième volet, formant ainsi un diptyque et même un triptyque, comme le paysage de Galice. Ici, le jaune intense d’une lumière reflète l’abstraction et l’infini, là le vert décliné dans tous ses tons dit la forêt d’eucalyptus et ses ombres fantasmagoriques. La lumière irrigue les toiles de Martha Hraoui, elle est à l’horizon des marcheurs, au bout de leur chemin parfois gris, au bord duquel s’égare un mouton. À l’horizon, se dessine toujours la pointe d’un clocher ou la touche ensoleillée de l’espoir. Le chemin de Compostelle est une illumination intérieure que Hraoui a retranscrite dans ses toiles avec un bonheur contagieux. Son œuvre atteint là sa pleine maturité et sa palette s’enrichit de la symbolique des couleurs, au service d’une spiritualité sereine. Désigné premier itinéraire culturel européen, le chemin de Compostelle fera donc un crochet le 13 janvier par Strasbourg, siège du Parlement européen, l’espace de trois jours, pour y porter un message de lumière sous le pinceau de Martha Hraoui, la «pelegrina». Avec l’humilité du pèlerin, elle précise: «Ce que j’ai peint n’est qu’une partie infime de la magie du chemin. »
Avec sa prochaine exposition intitulée « Sur le chemin de Compostelle », qui s’ouvre au Parlement européen à Strasbourg le 13 janvier sous l’égide du député européen, le général Philippe Morillon, Martha Hraoui aborde une nouvelle phase dans son œuvre artistique.
Il y a, d’ores et déjà, un avant et un après le chemin de
Compostelle.
Le cheminement de...