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Actualités - CHRONOLOGIE

Hospitalisation Les assureurs régleront leurs contentieux avec les hôpitaux au cas par cas

Liliane MOKBEL Les hôpitaux réclament une révision à la hausse des tarifs de certains soins médicaux. La majoration des prix s’élèverait à 30 %. Les assureurs négocient une solution médiane. Entre-temps, certains clients sont pénalisés. Les relations entre les compagnies d’assurances et les hôpitaux ne sont pas au mieux de leur forme. La tension entre les deux parties est devenue perceptible fin septembre, au lendemain de l’envoi par certains établissements hospitaliers aux compagnies d’assurances d’un mémorandum les notifiant des nouveaux tarifs hospitaliers en application à partir d’octobre. Depuis cette date, des tractations sont en cours entre les protagonistes pour reporter la mise en place des nouveaux prix majorés. Les assureurs ont considéré avoir été pris de court par les hôpitaux du fait qu’ils étaient dans l’impossibilité d’augmenter leur prime d’assurance souscrite et versée par leurs clients. Ils ont estimé que les délais étaient insuffisants pour qu’ils se préparent en interne à la nouvelle donne. Les prix de certains soins médicaux auraient augmenté entre 30 et 35 % selon les classes d’hospitalisation. Selon un assureur qui a requis l’anonymat, les augmentations de prix réclamées sont « énormes ». Il a préconisé plutôt « des ajustements aux prix raisonnables et réalistes, susceptibles d’être répercutés sur le consommateur ». Il a par ailleurs dénoncé les pressions exercées sur les assureurs par certains hôpitaux qui ont constitué des groupes de pression par zone géographique (cartels géographiques), adoptant ainsi une même position à l’égard des compagnies d’assurances suivant que l’hôpital appartienne ou non à la zone géographique définie. Dans de tels cas, l’assureur est plutôt enclin à baisser les bras, et le client n’a pas d’autres solutions que de se faire admettre à ses propres frais dans l’un de ces établissements hospitaliers. Il est ainsi pénalisé et doit verser la différence entre les tarifs de l’hôpital et ceux reconnus par les assureurs. « Le client peut éventuellement revenir auprès de son assureur pour se faire rembourser. Mais le remboursement n’est pas toujours évident et il est pénalisé au moins en termes de temps de remboursement », a souligné l’assureur. Ce dernier a estimé qu’une relation de partenariat devrait prévaloir entre les hôpitaux et les assureurs, chaque partie prenant en considération dans ses requêtes les contraintes de l’autre. Une troisième classe amendée Cette même source a évoqué par ailleurs un autre problème épineux sur lequel butent les parties. En effet, les hôpitaux réclament un changement radical de la structure de ce qu’on appelle la troisième classe. Ils s’orienteraient même vers une suppression pure et simple de cette classe. Une revendication que les assureurs rejettent en bloc parce qu’une part importante de leur clientèle est assurée dans cette classe. Il s’agit notamment de toutes les victimes d’accidents de travail, d’accidents de voiture, des expatriés étrangers et des Libanais à revenu limité. En réponse à une question, le président de l’Association des compagnies d’assurances au Liban (ACAL), Abraham Matossian, a précisé que le comité médical de l’ACAL avait entrepris dans une première étape de négocier au nom des compagnies d’assurances membres une solution médiane avec les hôpitaux. Une option qui a été abandonnée par la suite, les assureurs préférant mener des pourparlers chacun individuellement dans l’espoir d’obtenir le maximum de concessions de la part de leurs interlocuteurs. M. Matossian a estimé d’autre part que les hôpitaux n’ont pas intérêt à avoir les assureurs sur le dos, les compagnies d’assurances étant leur bol d’oxygène dans la mesure où ils sont les seuls opérateurs à s’acquitter des factures hospitalières dans un délai maximal de trois mois, donc les plus solvables.
Liliane MOKBEL


Les hôpitaux réclament une révision à la hausse des tarifs de certains soins médicaux. La majoration des prix s’élèverait à 30 %. Les assureurs négocient une solution médiane. Entre-temps, certains clients sont pénalisés.

Les relations entre les compagnies d’assurances et les hôpitaux ne sont pas au mieux de leur forme. La tension entre les deux...