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Actualités - OPINION

Le ver est dans le fruit d’une république éclatée

Malheur à une nation aux multiples religions, sectes et communautés, qui abandonne sa religion ( « Le prophète » Gibran Khalil Gibran) * Le Liban est un message (Jean-Paul II). Deux citations tout aussi contradictoires, pour le Liban d’aujourd’hui, géré par plusieurs courants qui s’affrontent en termes et comportements, bien loin de tout sens d’une démocratie élémentaire. Menaces de guerre civile, pour contrer un gouvernement, arguments fallacieux et ouverts à toutes les éventualités. Aujourd’hui plus que jamais, la République libanaise est en « soins intensifs » : Soins intensifs pour parer aux coups (coup d’État ou coups tout court...) que lui assène un camp d’opposition qui n’a su à ce jour différencier entre opposition constructive et opposition destructive. Soins intensifs pour trouver la solution miracle qui sauvera cette république de 10 452 km2. Je dois avouer qu’en raison des derniers événements des 7 et 12 mai, et des options que présentent le 8 Mars et le 14 Mars, je me sens quelque peu perdu au sein de ces cantons « de facto » qui composent la République libanaise. Gibran avait bien dit il y a presque un siècle « malheur à la nation composée de communautés et rites multiples qui abandonne sa religion ». En effet, comme je l’avais mentionné dans mon fascicule, intitulé Réflexions sur... Liban, je ne blâme pas ceux qui ont entrepris d’investir Beyrouth-Ouest, la Montagne, le Nord, ni ceux qui sont entraînés par leurs idéologies politiques. Le mal est en eux pour une seule raison essentielle : les gouvernements de ce nouvel État né en 1943 n’ont jamais réussi à éduquer les peuples qui le composent à les éclairer sur le sens de leur appartenance à une nation, aussi hétéroclite que le Liban. L’éducation des peuples du Liban, c’est tout un programme à assumer, c’est toute une ligne de conduite à suivre de très près, par une éducation intensive, au niveau de la famille d’abord, puis du primaire, du secondaire et de l’universitaire. Le ver est dans la cellule familiale qui selon l’éducation orientée de l’enfant lui ouvre l’opportunité de haïr son voisin, pour peu qu’il soit de telle ou telle religion. Le ver est dans le fruit de l’université : n’est-il pas aberrant de constater que des étudiants censés s’instruire pour être diplômés ingénieur, médecin, avocat, magistrat ou autres soient entraînés à se haïr et se disputer pour ne pas dire s’entre-tuer au sein d’un campus, Oui, au sein du campus, il doit être interdit d’exprimer ses sentiments envers tel ou tel courant politique. En effet, outre le fait que certaines universités ont décidé de bloquer l’activité des comités d’étudiants, il existe des universités qui prohibent toute activité politique au sein de leur campus. Hors campus, l’étudiant doit demeurer libre de ses tendances et options politiques. Le ver est dans le fruit des partis politiques qui défendent leurs idées en attisant la haine de l’autre, toutes tendances confondues, et qui, au lieu de défendre leurs idéaux nationaux, représentent des partis politiques étrangers, qui doivent être interdits d’activité sur notre territoire. Le ver est dans le fruit de l’indiscipline des peuples au Liban, et s’étale chaque jour dans les lieux publics, où n’existe aucun respect des priorités et à titre d’exemple dans la circulation et le respect du code de la route. Le ver est dans les forces de sécurités intérieure, lorsque certains préposés au règlement de la circulation et à l’application du code de la route n’en connaissent ni les tenants ni les aboutissants. Le vers est aussi dans notre Chambre de députés où certains représentants de la nation, au lieu de songer à défendre cette entité unique, ce « message » que représente les peuples du Liban, se laisse entraîner par des idéologies importées, qui sont loin de cristalliser l’esprit des peuples du Liban. Bref, les Libanais face à cet envahissement pluricellulaire se retrouvent au sein d’une République éclatée et sont toujours à la recherche de leur identité. Fouad J. TABET
Malheur à une nation aux multiples religions, sectes et communautés, qui abandonne sa religion

( « Le prophète » Gibran Khalil Gibran)
* Le Liban est un message (Jean-Paul II).


Deux citations tout aussi contradictoires, pour le Liban d’aujourd’hui, géré par plusieurs courants qui s’affrontent en termes et comportements, bien loin de tout sens d’une démocratie...