Baabda Sleiman : Le Liban ne doit pas être une arène pour les conflits

Une tournée effectuée samedi par le président de la République Michel Sleiman au Sud a fourni l’occasion au chef de l’État d’affirmer que le Liban « n’est pas une arène pour les conflits ». Le président a reçu le Premier ministre Fouad Siniora à son retour. Le président Michel Sleiman a déclaré samedi que « toute partie respectant la souveraineté du Liban ne doit pas transformer le Sud en plate-forme pour le lancement de roquettes, surtout depuis le déploiement de l’armée après trente ans d’absence et vu l’aide apportée par les forces onusiennes en application de la résolution 1701, même si celle-ci est violée par Israël ». Le président a assuré que « le Liban est une oasis d’entente pour tout le monde, et non une arène pour les conflits et les règlements de comptes ». La visite au Sud de M. Sleiman, qui était accompagné du ministre de la Défense, Élias Murr, et du commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwaji, était prévue de longue date, mais elle est intervenue au lendemain de la découverte, à Naqoura, de huit « katiouchas » pointées vers Israël, à cinq kilomètres de la frontière. « La résolution 1701 évoque clairement l’interdiction des agressions à partir du sud du Liban, et cet engagement doit être respecté par tout le monde, sachant que la mission de la défense du territoire est aux mains de l’armée », a-t-il martelé. Le président de la République a fortement condamné l’agression israélienne contre Gaza et réaffirmé l’appui du Liban à la cause palestinienne, et notamment au droit de retour des réfugiés, réaffirmant le refus de leur implantation dans leurs pays d’accueil, ce qui a été confirmé par un document international, a-t-il rappelé. Il a évoqué les violations répétées par Israël de la souveraineté libanaise et de la résolution 1701. Il a également rendu un vibrant hommage à l’armée, insistant sur la nécessité qu’elle reste loin des tiraillements et des calculs politiciens. Il a demandé aux soldats de refléter une image transparente de leur institution qui est essentielle pour le prestige de l’État et de ne pas permettre qu’une autre image vienne la ternir, notamment à l’occasion des élections législatives. Siniora : Nous n’appuyons rien qui aille à l’encontre de la 1701 La tournée du président de la République avait commencé à Naqoura, au siège de la Finul, où il a été accueilli par le commandant de la force onusienne, le général Claudio Graziano, et par les officiers supérieurs. M. Sleiman a déposé une gerbe de fleurs sur le mémorial dédié aux martyrs de la Finul. Au cours d’un entretien avec le général Graziano, le président et les officiers libanais se sont informés du déroulement de l’enquête concernant l’enlèvement, par les forces israéliennes, de deux agriculteurs, libérés par la suite, et l’affaire des roquettes trouvées la veille. Les officiers de la Finul ont précisé que parmi ces roquettes, cinq sont d’un calibre de 122 millimètres et deux de 105. Elles étaient toutes dotées d’une minuterie et prêtes à être tirées. Le président et sa délégation ont ensuite été à Cana où ils ont été accueillis par le député Ali Khreiss. M. Sleiman a déposé une gerbe de fleurs sur les tombes des martyrs tombés à Cana lors des agressions israéliennes. Il s’est ensuite rendu à la caserne Benoît Barakat à Tyr, où l’attendait le commandant du secteur du sud du Litani, le général Raslane Jalwa. À son retour au palais de Baabda, le président Sleiman a reçu le Premier ministre Fouad Siniora. À l’issue de la réunion, M. Siniora a déclaré que la discussion a porté sur les derniers développements, notamment l’agression israélienne contre Gaza. Il a révélé que « les contacts se poursuivent avec plus d’un pays arabe pour suivre ce qui se passe et prendre les mesures nécessaires à ce propos ». Interrogé sur la découverte des roquettes à Naqoura, M. Siniora a souligné que « l’enquête se poursuit, mais, pour notre part, nous insistons sur le respect de la résolution 1701 et, par conséquent, nous n’appuyons rien qui aille à l’encontre de cette résolution ». Concernant d’éventuelles nominations avant la fin de l’année, notamment de membres du Conseil constitutionnel, il a assuré que la prudence et la sagesse sont de mise afin d’éviter que des tensions et des tiraillements inutiles ne mènent le Liban vers une situation problématique. « Nous voulons garder le Liban à l’écart de tout ce qui pourrait en faire une arène de combat », a-t-il ajouté.