Bande de Gaza Israël prépare une vaste offensive contre le Hamas

Des considérations tactiques freinent le déclenchement des opérations militaires israéliennes. Deux fillettes palestiniennes tuées accidentellement par une roquette palestinienne. Deux fillettes palestiniennes ont été tuées hier par la chute accidentelle d’une roquette palestinienne dans la bande de Gaza, où Israël menace d’intervenir contre le Hamas. Sabah Abou Khoussa (12 ans) et Hanine Abou Khoussa (5 ans), deux sœurs, ont été tuées par la chute d’une roquette contre leur maison, à Beit Lahya, dans le nord de la bande de Gaza. Quatre autres membres de la même famille ont également été blessés. « Quand nous sommes arrivés à la maison pour prendre les deux corps, des habitants du secteur nous ont dit qu’ils avaient vu des résistants tirer des roquettes dans la zone », a affirmé à l’AFP un des ambulanciers palestiniens. « Une roquette s’est fracassée sur la maison », a déclaré de son côté un oncle de la famille, en pleurs, lors des funérailles dans une mosquée de Beit Lahya. Un médecin palestinien avait dans un premier temps parlé d’un obus de mortier, non d’une roquette. Une source militaire israélienne, interrogée par l’AFP, a affirmé que l’armée israélienne n’avait pas ouvert le feu dans ce secteur. Dix obus de mortier et trois roquettes palestiniennes ont été tirés hier contre le territoire israélien, sans faire de victimes, a indiqué l’armée israélienne. Un Palestinien originaire de la bande de Gaza a été transféré hier dans un hôpital israélien après avoir été grièvement blessé, mercredi, à la tête par la chute, accidentelle elle aussi, d’une roquette palestinienne dans le territoire contrôlé par le Hamas, selon un porte-parole militaire. Côté israélien, l’armée poursuivait ses préparatifs d’attaques et la défense passive étendait ses systèmes d’alerte. La diplomatie israélienne s’efforçait pour sa part de préparer le terrain sur la scène internationale en vue de cette opération militaire susceptible de faire des victimes civiles. Le Premier ministre, Ehud Olmert, a annoncé qu’il tiendrait des « consultations sur la sécurité », demain, à propos de la situation autour de la bande de Gaza. L’armée israélienne, selon les médias, écarte l’hypothèse d’une offensive terrestre à grande échelle, mais s’apprête à mener des frappes ponctuelles dévastatrices visant le Hamas. D’après les analystes militaires, le temps couvert retarderait le déclenchement des opérations, en gênant la surveillance du terrain par caméras sur drones, postes fixes ou avions. Par ailleurs, Israël a laissé passer hier trois convois d’aide humanitaire vers la bande de Gaza. Les convois, 90 camions au total, dont cinq venant d’Égypte, transportant des produits de première nécessité, du fuel et du gaz, ont franchi les passages de Karni, Nahal Oz et Kerem Shalom. Selon la chaîne publique de la télévision israélienne, l’autorisation de passage fait suite à des appels internationaux, notamment de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Égypte, où la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, s’est rendue jeudi. Du Caire, Mme Livni a annoncé qu’Israël allait frapper en représailles à la multiplication des attaques du Hamas. « Ça suffit ! La situation va changer », a martelé Mme Livni, à l’issue d’un entretien avec le président égyptien, Hosni Moubarak, en allusion à l’escalade de la violence depuis l’expiration, le 19 décembre, d’une trêve de six mois entre le Hamas et Israël, négociée par l’Égypte. Le Hamas a répondu ne « pas craindre » les menaces israéliennes. « Ce sont les usurpateurs sionistes, et non les Palestiniens ou le Hamas, qui paieront le prix des stupidités » proférées par Tzipi Livni, a ajouté un porte-parole du mouvement, Faouzi Barhoum. De son côté, l’Égypte a renforcé les mesures de sécurité le long de sa frontière avec la bande de Gaza. Responsables et résidents de la péninsule égyptienne du Sinaï craignent que des habitants de Gaza ne forcent la frontière et entrent par milliers en territoire égyptien comme en janvier 2008, quand des activistes palestiniens avaient ouvert des brèches à la frontière à l’explosif.