Les lecteurs ont voix au chapitre

Anciens propriétaires Anciens propriétaires, mabrouk. Le gouvernement et notre cher Parlement viennent de nous offrir, en cette période de fêtes de fin d’année, un bien beau présent. En l’occurrence, une augmentation qui atteint pour la première fois un pourcentage de 33 % sur vos anciens loyers. De quoi nous permettre de vivre dans l’aisance pour le reste de nos jours. Ainsi, et à titre d’exemple, si vous êtes habitant de Beyrouth et un de ces anciens martyrs propriétaires, la majorité des loyers – et cela n’est pas un secret d’État – ne dépasse pas un million de livres libanaises. Ajoutez cette insulte qu’on appelle majoration, vous verrez bien que vous replongez dans la misère grâce à nos responsables qui n’ont pas changé de mentalité. Une mentalité qui consiste toujours à laisser les gens se débrouiller. Alors pourquoi ne pas rater l’occasion et essayer de s’engager dans des procès interminables ? Ainsi, au bout d’une dizaine d’années, vous ne tarderez pas à réaliser aussi que vous ne pouvez plus payer les honoraires de votre avocat , dans un pays où la justice n’a jamais existé et n’existera jamais. . De grâce, messieurs les Ministres et Députés, adoptez pour une fois des mesures plus concrètes concernant les anciens loyers. Tout ce que nous demandons, c’est une libération progressive de ces contrats au bout de quelques années. Et reprenez cette augmentation mascarade de 33 %, avec tous nos vœux. Antoine SABBAGHA La priorité des uns et des autres Le pays est clivé. C’est un fait. Ce n’est pas la vérité de La Palisse. Mais si l’on ne devait s’en tenir qu’aux médias, il y a tout de même des maladresses cocasses, pour ne pas dire choquantes. Tenez, ceci par exemple. Après une semaine astreignante que les bouchons assommants de la ville ont contribué à exacerber, j’ai opté pour un « cocooning » le dimanche venu. Donc forcément, surfing sur le Net et zapping sur TV. Vers 13 heures, deux événements sociopolitiques assez importants se déroulaient simultanément et donc étaient retransmis en live, chacun selon son camp, par nos chaînes locales et aussi par la TV syrienne. Nous en arrivons à ce qui m’a glacé le sang. Quand vous avez la commémoration du meurtre d’un François el-Hajj, foudroyé à la fleur de l’âge et tous les discours pour saluer son courage, notamment celui de son fils qui aurait fait pleurer la pierre, certains canaux de couleur bien connue trouvent le moyen de zapper cette retransmission chargée d’émotion et de patriotisme, lui préférant l’accueil, les éloges et l’encensement (ça tombe bien puisque cela se passait dans une église) de l’archevêque Youssef Anis Abi Aad réservés à Michel Aoun et son épouse à Alep. C’est un détail, me diriez-vous. Mais qui devient de taille au moment où vous réalisez qu’il résume l’esprit de tout un pays, hélas, sclérosé. Lina SINNO