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Actualités - CHRONOLOGIE

À la veille de ses soixante ans, « Ras Beirut Bookstore » tourne sa dernière page Maya GHANDOUR HERT

Elle n’aura pas soufflé ses 60 bougies. Hier, la cinquantenaire «Ras Beirut Bookstore», ou «Maktabat Jeha» pour les intimes, a fermé définitivement ses portes en verre et acier rouge après les avoir ouvertes une dernière fois à ses habitués le temps d’une informelle cérémonie d’adieu. Ceux qui affichaient une mine d’enterrement où adoptaient un air (sincère) de commisération étaient accueillis par le grand sourire de la propriétaire des lieux, balayant ainsi toutes formules de condoléances. Parmi les écrivains présents aux côtés de Fadia Jeha (la fille du fondateur), Emily Nasrallah et Riad el-Rayess, mais aussi Ibrahim Khoury et plusieurs autres professeurs de l’Université américaine de Beyrouth et instituteurs ou élèves de l’International College. Le bâtiment qui abrite cet antre emblématique de la mixité culturelle de Ras-Beyrouth va être démoli pour laisser la place, certainement, à un immeuble de grand standing. La librairie ne plantera pas ses pénates ailleurs, pour des raisons financières. C’est triste, une librairie qui tourne définitivement sa dernière page. C’est encore plus triste dans une ville qui voit inexorablement disparaître ses repères culturels, derniers vestiges de l’âge d’or du Beyrouth «phare culturel de la région ». Fadia Jeha a légué le gros de son fonds à son collègue Abboudi Bou Jaoudeh. Le reste, elle a tenu à l’offrir à ceux qui sont venus dire au revoir à «Maktabat Jeha». Inscrivant ainsi le mot fin à une aventure qui aura duré 59 ans.
Elle n’aura pas soufflé ses 60 bougies. Hier, la cinquantenaire «Ras Beirut Bookstore», ou «Maktabat Jeha» pour les intimes, a fermé définitivement ses portes en verre et acier rouge après les avoir ouvertes une dernière fois à ses habitués le temps d’une informelle cérémonie d’adieu.
Ceux qui affichaient une mine d’enterrement où adoptaient un air (sincère) de...