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Actualités - CHRONOLOGIE

Rwanda Bagosora, « cerveau » du génocide, condamné à la prison à vie

Le colonel Théoneste Bagosora, présenté comme le « cerveau » du génocide de 1994 au Rwanda, a été condamné hier à la prison à vie au terme du procès phare du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui siège à Arusha, dans le nord de la Tanzanie. Deux autres accusés, l’ex-commandant des opérations dans le secteur militaire de Gisenyi (Nord-Ouest), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, et le chef du bataillon paracommando dans la zone de l’aéroport de Kigali, le major Aloys Ntabakuze, ont été condamnés à la même peine, également pour « génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre ». Le tribunal les a toutefois « acquittés » du crime d’« entente en vue de commettre un génocide » avant le 7 avril 1994, une qualification recouvrant notamment l’élaboration collective du projet génocidaire. Le tribunal a également acquitté le quatrième accusé du procès, l’ancien responsable des opérations militaires à l’état-major de l’armée, le brigadier général Gratien Kabiligi, et a « ordonné sa remise en liberté immédiate ». Dans un autre dossier, le TPIR a condamné à 20 ans de prison Protais Zigiranyirazo, un beau-frère de l’ex-président Juvénal Habyarimana, reconnu coupable de génocide et d’extermination. « La justice a été rendue. Nous sommes satisfaits », a réagi Aloys Mutabingwa, représentant du gouvernement rwandais auprès du TPIR. « Bagosora a décidé de faire appel. C’est la déception », a annoncé son principal avocat, Me Raphaël Constant. « Je constate quand même que le chef d’entente en vue de commettre le génocide n’a pas été retenu. C’est ce qui est important (...), c’est une remise en cause de toute l’historiographie du Rwanda. » Jusqu’à ce jour, aucun accusé du TPIR n’a été reconnu coupable de ce crime, pourtant jugé dans presque toutes les affaires. « La chambre a conclu que Bagosora avait de l’autorité sur les génocidaires. (...) Dès qu’il y a génocide, la question de la planification ne se pose plus. Il ne peut y avoir de génocide sans planification », a toutefois estimé M. Mutabingwa. Paris, qui entretient des relations tendues avec Kigali, s’est félicité de ces condamnations « importantes pour (...) la pleine reconnaissance des droits des victimes du génocide rwandais ». Le colonel Bagosora, un Hutu de 67 ans, ex-directeur de cabinet au ministère de la Défense à l’époque du génocide, avait été présenté comme le « cerveau » des massacres par le parquet tout au long du procès débuté en 2002. Le génocide, perpétré en trois mois, a fait, selon l’ONU, environ 800 000 morts parmi la minorité tutsi et les Hutus modérés.
Le colonel Théoneste Bagosora, présenté comme le « cerveau » du génocide de 1994 au Rwanda, a été condamné hier à la prison à vie au terme du procès phare du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui siège à Arusha, dans le nord de la Tanzanie.
Deux autres accusés, l’ex-commandant des opérations dans le secteur militaire de Gisenyi (Nord-Ouest), le...