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Actualités - CHRONOLOGIE

Golfe de Aden Face à l’audace des pirates somaliens, la force de l’UE monte en puissance

Pékin envoie des navires de guerre contre les flibustiers. Sur le tarmac de la base aérienne française de Djibouti, l’alerte est lancée : des pirates somaliens ont attaqué un bateau chinois, et l’équipage de l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 s’apprête au décollage. « Il y a eu une attaque de pirates. Nous devons nous rendre sur zone », explique à l’AFP l’enseigne de vaisseau David Duguè, responsable tactique d’appareil. L’équipage est à Djibouti depuis une vingtaine de jours, et les missions au-dessus du Golfe de Aden sont quotidiennes, à raison d’au moins huit heures de vol par jour. Les eaux du golfe de Aden, axe maritime stratégique, sont infestées de pirates somaliens qui ont attaqué plus d’une centaine de navires depuis le début de l’année et détiennent toujours quelque 240 marins. Face à cette menace grandissante sur un corridor essentiel pour le commerce mondial et notamment le transit pétrolier, l’Union européenne (UE) a lancé le 8 décembre, pour la première fois de son histoire, une opération navale baptisée « Atalante » dont la phase opérationnelle vient seulement de commencer avec l’arrivée d’une frégate allemande et d’un aviso français à Djibouti. « Nous avons déjà fait face à cinq tentatives d’attaque. Le matin constitue un moment particulièrement propice pour l’intervention des pirates, également tributaires de l’état de la mer », commente le lieutenant de vaisseau Florent Mouton, commandant de l’Atlantique 2, chargé de surveiller le golfe de Aden et de prévenir les attaques de pirates. « Notre principale difficulté réside dans la position du rail de circulation qui se trouve aux abords de zones de pêche très denses. Il y a de nombreuses pirogues et boutres de pêche, et les pirates se camouflent en simples pêcheurs et ne se démasquent qu’au dernier moment pour attaquer », ajoute-t-il. « On cherche les échelles, les grappins, l’armement qui est quand même léger et difficile à repérer. Les derniers pirates appréhendés n’avaient qu’un seul kalachnikov et un RPG-7 », indique David Duguè, soulignant également la « multiplication des fausses alertes des cargos qui s’inquiètent dès qu’une barque approche ». L’aviso français s’apprête pour sa part à reprendre la mer, escorté de fusiliers marins, sous le commandement du capitaine de corvette Alexis Béatrix, pacha de l’aviso Premier Maître l’Her. « La détermination des pirates existe, les dernières attaques l’ont bien montré. Notre mission prioritaire et principale consiste à escorter les bateaux du PAM (Programme alimentaire mondial), et nous pensons que les pirates n’oseront pas attaquer les navires escortés par nos soins parce qu’ils savent que nous sommes équipés et prêts à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour assurer cette escorte », affirme l’officier. Toutefois, il estime que « des actes agressifs » ne sont pas à exclure, « mais des navires armés comme les nôtres représentent une très bonne dissuasion ». La possibilité pour Atalante « d’agir dans les eaux territoriales somaliennes devrait suffire dans le cadre de notre mission », juge-t-il. Pour cette première européenne, toutes les troupes sont mobilisées, notamment les Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ) « pour un soutien, notamment logistique, grâce au complexe aéroportuaire et portuaire dont nous disposons », note le commandant Étienne du Fayet, porte-parole des FFDJ. « En temps normal, une soixantaine de bateaux français par an transitent à Djibouti, donc c’est tout à fait dans l’ordre de nos capacités de soutien », ajoute-t-il. Par ailleurs, la Chine a décidé d’envoyer des navires de guerre au large de la Somalie pour protéger la navigation des attaques, a annoncé hier le ministère chinois des Affaires étrangères. « Le gouvernement chinois salue la coopération internationale contre la piraterie », a dit Liu Jianchao, porte-parole du ministère, lors d’un point de presse, ajoutant que les préparatifs étaient « en cours ». La participation annoncée de la Chine à la lutte contre la piraterie pourrait permettre de relancer les échanges militaires entre Pékin et Washington, suspendus depuis octobre, a jugé hier un haut responsable militaire américain, l’amiral Timothy Keating.
Pékin envoie des navires de guerre contre les flibustiers.
Sur le tarmac de la base aérienne française de Djibouti, l’alerte est lancée : des pirates somaliens ont attaqué un bateau chinois, et l’équipage de l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 s’apprête au décollage. « Il y a eu une attaque de pirates. Nous devons nous rendre sur zone », explique à l’AFP...