Proche-Orient Israël libère 227 prisonniers palestiniens

Le quartette se réunit à la veille d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour promouvoir la paix. Des imams et des rabbins, notamment d’Israël et des territoires palestiniens, se sont réunis hier à Paris pour promouvoir de « nouvelles actions » pour la paix. Israël a libéré hier 227 prisonniers palestiniens dans un geste de soutien au président Mahmoud Abbas, qui les a accueillis en « héros » dans son quartier général à Ramallah. Les prisonniers, dont 210 sont originaires de Cisjordanie et 17 de la bande de Gaza, ont été relâchés au barrage de Beitounia à l’entrée de Ramallah en Cisjordanie occupée, après avoir été rassemblés dans le camp militaire israélien proche d’Ofer. Les libérations ont pu avoir lieu après le rejet par la Cour suprême israélienne des recours les contestant et qui avaient été présentés par deux organisations israéliennes. « Notre joie ne sera pas complète avant la libération de l’ensemble des 11 000 prisonniers » détenus par Israël, a déclaré M. Abbas. La plupart des prisonniers libérés appartiennent au Fateh, le parti de M. Abbas, mais aucun au Hamas. Ironiquement, alors que les prisonniers libérés arrivaient à Beitounia, un ancien ministre issu du Hamas, Omar Abdelrazzak, faisait le chemin inverse vers le camp israélien d’Ofer. Le Hamas a salué la libération des prisonniers, tout en exhortant l’Autorité palestinienne à ne pas renforcer en contrepartie « la grave coordination sécuritaire avec l’occupant sioniste ». Parallèlement, Israël et le Hamas étaient engagés dans une escalade verbale, qui risque de tourner à la confrontation à l’approche de l’expiration d’une trêve tant bien que mal respectée depuis six mois dans et autour de la bande de Gaza. Le Hamas menace de ne pas reconduire la trêve qui s’achève vendredi, alors qu’Israël a averti qu’il lancerait dans ce cas des opérations à vaste échelle qui n’épargneraient pas la direction du mouvement. Le gouvernement de transition en Israël est cependant loin d’être unanime quant à la stratégie à adopter, tout en proclamant sa volonté de respecter la trêve si le Hamas l’observe de son côté. Des responsables de la Défense estiment, eux, que le Hamas souhaite malgré tout poursuivre la trêve et que les menaces de ses dirigeants sont surtout destinées à obtenir une levée du blocus de Gaza. Toutefois, l’armée a été placée en état d’alerte dans le Sud pour faire face à une rupture de la trêve et à des tirs intensifs de roquettes. En outre, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et le quartette pour le Proche-Orient ont exhorté Israël à lever les restrictions aux transferts de fonds dans la bande de Gaza. Cependant, le gouvernement a nié toute entrave à ces transferts de fonds. D’autre part, le quartette était réuni hier à l’ONU dans une nouvelle tentative multilatérale de revigorer le processus de paix. Le quartette devait également avoir des conversations avec un groupe de contact de la Ligue arabe. La réunion du quartette précède d’une journée une séance spéciale, au niveau ministériel, du Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient, lors de laquelle devrait être adopté un projet de résolution américain exprimant solennellement le soutien du Conseil au processus de paix.