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Crise Sixième journée d’affrontements en Grèce, la police fait état d’une « baisse de tension »

Les violences urbaines en Grèce ont provoqué quelques incidents dans le reste de l’Europe ; experts et hommes politiques redoutent une contagion. De nouveaux incidents se sont produits hier entre jeunes et forces de l’ordre à Athènes, où les violences sont quotidiennes depuis la mort samedi soir d’un adolescent tué par un policier, plongeant la Grèce dans une profonde crise sociale et politique. Mais malgré les nouvelles escarmouches, pour certaines très ponctuelles, la police faisait état d’une « baisse de tension » par rapport aux jours précédents, tout en restant sur le qui-vive. « Nous sommes encore sur la crête du mouvement, heureusement en province, la situation est plus calme », a expliqué à l’AFP le porte-parole de la police, Panayotis Stathis. Plus de mille personnes, membres des groupes de la gauche extraparlementaire pour la plupart, ont ainsi commencé à défiler dans le calme hier soir dans le centre de Salonique (Nord), a-t-on appris de source policière. À Athènes, des affrontements entre jeunes et policiers ont éclaté dans la matinée, pour ne cesser qu’en fin d’après-midi, devant la prison de Korydallos, la principale de Grèce. Seuls quelques dizaines de jeunes restaient encore sur place. Des élèves s’étaient rassemblés à proximité de cet établissement, situé dans la banlieue ouest de la capitale, pour protester contre la mort de leur camarade samedi et attendre le transfèrement du policier accusé de l’avoir tué. Selon une source judiciaire, le policier inculpé mercredi d’« homicide volontaire » et un de ses collègues, accusé de « complicité », ont été conduits hier à Korydallos et placés en détention provisoire « dans la plus grande discrétion ». Les accrochages avaient débuté quand des centaines d’élèves du quartier avaient lancé des projectiles sur les forces de l’ordre devant la prison. Les policiers avaient, quant à eux, fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule, avait constaté le photographe de l’AFP. Des affrontements ont également eu lieu devant la faculté d’agronomie, occupée par les étudiants, et dans deux autres quartiers d’Athènes. Dans celui d’Exarchia, dans le centre-ville, où Alexis Grigoropoulos a été tué et où se trouve l’École polytechnique occupée par des étudiants, une quarantaine de jeunes ont jeté tôt jeudi matin des pierres sur les forces antiémeute, qui ont riposté avec du gaz lacrymogène. Trois personnes ont été interpellées. Des incidents se sont par ailleurs déroulés dans plusieurs autres grandes villes d’Europe, comme à Rome et à Bologne, en Italie, où cinq policiers et un soldat ont été blessés mercredi dans des affrontements avec des manifestants qui protestaient contre la mort d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, samedi à Athènes. Des manifestations, qui ont dégénéré en heurts avec la police, ont aussi eu lieu en Espagne, à Madrid et Barcelone, et un inconnu a lancé un engin incendiaire mercredi soir contre le consulat de Grèce à Moscou. À Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, deux véhicules ont été incendiés devant le consulat de Grèce. Officiellement, les établissements scolaires ont rouvert hier en Grèce, après un jour de deuil mardi et une grève générale mercredi, mais beaucoup de lycées et les principales universités d’Athènes restaient occupés, dans l’attente d’assemblées générales pour décider de la suite du mouvement. Les mouvements étudiants ont d’ores et déjà annoncé une grande manifestation pour aujourd’hui. Selon une source policière, 15 établissements universitaires et une centaine de lycées à Athènes et à Salonique, la grande cité du nord du pays, sont occupés depuis le début de la semaine par des étudiants et des jeunes, en signe de protestation contre la mort de l’adolescent. En vertu de la législation en Grèce, la police ne peut pas intervenir dans les universités.
Les violences urbaines en Grèce ont provoqué quelques incidents dans le reste de l’Europe ;
experts et hommes politiques redoutent une contagion.
De nouveaux incidents se sont produits hier entre jeunes et forces de l’ordre à Athènes, où les violences sont quotidiennes depuis la mort samedi soir d’un adolescent tué par un policier, plongeant la Grèce dans une profonde...