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Actualités - CHRONOLOGIE

Luxe Nancy Gonzalez, la femme crocodile

En haute maroquinerie, tout le monde peut citer des noms comme Hermès, Gucci, Fendi ou Céline, mais le nom de Nancy Gonzalez n’est prononcé que par une poignée d’initiés. Et pour cause. Les sacs qu’elle fait tailler dans les plus belles peaux de crocodile, de python ou d’alligator, provenant de ses propres élevages, ne portent aucune marque visible. Il y a bien un logo sur quelque revers, un signe de reconnaissance, mais seul un œil averti serait capable de les repérer. Une politique payante adoptée dès ses débuts en 1977 par cette Colombienne de Cali à qui l’Amérique a ouvert ses bras et le monde. « En Colombie, tout le monde sait faire quelque chose de ses mains. Nous avons d’excellents artisans, car l’artisanat fait partie intégrante de notre culture », confie Nancy Gonzalez quand on la prie d’expliquer son succès. Car, oui, comment devient-on une multinationale qui emploie 7 000 ouvriers et fonctionnaires à la production de 5 500 sacs suprêmement luxueux tous les ans, quand on a commencé seule dans une chambrette avec 7 échantillons réclamés un jour de chance par Bergdolf Goodman ? Le secret de Nancy Gonzalez réside dans son perfectionnisme tatillon et son culte de la simplicité. Cette créatrice, qui voue une admiration sans borne pour le design japonais, ne boude pourtant pas son goût pour la couleur. Les sacs qui sortent de son usine sont déclinés en 200 coloris, mais sa préférence va tout de même au noir qui a le don de mettre en valeur la pureté de la forme. Il y a aussi dans sa démarche une quête d’authenticité dont témoigne le numéro d’identification de chaque sac NG. Immatriculée en Suisse, chaque pièce est traçable jusqu’à l’élevage et l’animal dont elle est issue. Il y a enfin un souci du détail qui lui fait dire que le temps de formation d’une ouvrière compte davantage que celui de la fabrication d’un sac. À l’arrivée, ce sont de véritables objets de désir que s’arrachent les fashionistas comme des gourmandises taillées à la mesure de leurs secrets de femmes, munis de poches intuitives et vendus de 1 000 à plusieurs milliers de dollars dans les multimarques les plus prestigieux du monde (et chez Aïshti à Beyrouth). Une success story qui s’inscrit dans le commerce équitable, puisque chaque ouvrière chez NG a la possibilité de faire garder son enfant sur son lieu de travail. Car la « Petite » Nancy Gonzalez, comme on aime appeler à New York cette femme de taille modeste, la Petite adore les talons des sandales Manolo Blahnik, du haut desquels elle embrasse l’avenir. Et l’avenir, ce sont d’abord les enfants.
En haute maroquinerie, tout le monde peut citer des noms comme Hermès, Gucci, Fendi ou Céline, mais le nom de Nancy Gonzalez n’est prononcé que par une poignée d’initiés. Et pour cause. Les sacs qu’elle fait tailler dans les plus belles peaux de crocodile, de python ou d’alligator, provenant de ses propres élevages, ne portent aucune marque visible. Il y a bien un logo...