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Actualités - CHRONOLOGIE

Peinture Des cravates et des hommes chez Randa Ali Ahmad Zéna ZALZAL

Après les roses, les ballerines, les grenades, voici les cravates de Randa Ali Ahmad qui, sous l’intitulé « Ties », procèdent, à travers une quarantaine de toiles, à une exploration picturale des états mâles ! La cravate donc comme symbole du masculin. Cette fameuse corde au cou, emblème pérenne d’un univers de responsabilités, se retrouve ainsi dans quasiment toutes les toiles récentes de Randa Ali Ahmad. Mais elle n’est, somme toute, qu’un prétexte: l’élément rassembleur de toutes ces têtes d’hommes portraiturés de trois manières différentes et réparties sur trois salles différentes d’un espace brut, au sol et aux murs en béton*. D’abord une série de «bas de visages». Vingt-deux toiles carrées qui déclinent une variété de faciès masculins… amputés de la partie allant des yeux au sommet du crâne. Des faces sans yeux ni fronts, donc, qui restent quand même étonnamment parlantes. Normal, le focus est ici porté sur la bouche et tout ce qui la cerne: ses commissures – retroussées dans une ébauche de sourire, ou au contraire crispées par la tension –, les plis nasogéniens qui marquent l’âge, la fatigue, la lassitude, ou encore le dessin et la fermeté du menton… Mais outre ces précieuses indications sur l’état des modèles – purement issus de l’imagination de l’artiste: toute ressemblance avec des personnes réelles serait purement fortuite! –, l’artiste traite essentiellement, dans cette série, du mouvement. Variantes et combinaisons Elle tente ainsi d’enregistrer sur toiles ces variations, parfois infimes, de mobilité des traits et des postures qui vont inscrire sur les faces portraiturées des éléments révélateurs d’attitudes diverses, allant de la tête baissée au menton joyeusement ou triomphalement relevé… Ces portraits à l’acrylique, à la texture très travaillée – dense, épaisse, rugueuse –, élaborée par superpositions de couches de couleurs primaires mélangées entre elles et éclatant sur un fond sombre faussement monochrome, retrouvent, dans la seconde salle de l’exposition, leurs pleins visages. D’hommes. En solo ou en groupe. Car c’est toujours en variantes et combinaisons autour d’un seul thème que Randa Ali Ahmad travaille. Diplômée en architecture d’intérieur de la BUC puis du Studio Art à la UCLA, aux États-Unis, ayant à son actif plusieurs expositions individuelles beyrouthines, quelques participations à des expositions collectives aux States et à Paris, notamment au Salon des indépendants en 1989, cette artiste dit s’attaquer pour la première fois et de manière exclusive à l’art du portrait. Un registre qu’elle traite dans toutes ses possibilités: allant des gros plans sur un détail du visage en portraits de faces, puis de bustes en silhouettes entières avant d’aborder, dans la troisième salle, les personnages en situation. C’est le cas, en particulier, de ces grands formats qui déclinent des sortes d’arrêt sur image sur une scène de vie… d’homme: le voyageur, mallette à la main; le lecteur «à l’aise» dans son jardin, mais aussi le cavalier. Sauf que dans ce dernier cas, c’est le portrait du cheval qui triomphe. Sur celui de l’écuyer! * Jusqu’au 31 décembre au Phoenix Tower du complexe hôtelier du Phoenicia, près de la boutique Maktabi. Horaires d’ouverture : de 11h00 à 13h00 et de 16h00 à 19h00.
Après les roses, les ballerines, les grenades, voici les cravates de Randa Ali Ahmad qui, sous l’intitulé « Ties », procèdent, à travers une quarantaine de toiles, à une exploration picturale des états mâles !
La cravate donc comme symbole du masculin. Cette fameuse corde au cou, emblème pérenne d’un univers de responsabilités, se retrouve ainsi dans quasiment toutes...