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Actualités - CHRONOLOGIE

Rajeunir au contact du théâtre… Edgar DAVIDIAN

Non ce ne sont pas les coulisses du théâtre qu’on va évoquer, mais leur direction ; avec Denise Morau Chantegris, de passage à Beyrouth en compagnie de son mari, Jean Barbier, auteur de « Ma femme est folle », le théâtre est vu par la lorgnette d’une directrice. Flair, poigne, technicité et amitié dans le monde des feux de la rampe. Plus de quarante ans au service du lever de rideaux pour madame la directrice qui va allègrement sur ses quatre-vingt-six ans. Rencontre avec Denise Morau Chantegris, qui a dirigé La Potinière avec ses 300 places, près de l’Opéra de Paris, et ensuite le Théâtre des nouveautés avec ses 585 places au Boulevard Poissonnière. Confidences à bâtons rompus sur le monde de la flaque de lumière où quarante ans de créations ont contribué à donner divertissement, détente et moments de bonheur aux spectateurs parisiens et étrangers affectionnant les pièces dites de boulevard… Le regard pétillant, le geste retenu, la voix calme, la tenue vestimentaire élégante et sobre, Denise Morau Chantegris, aujourd’hui chevalier des Arts et des Lettres depuis 2001, déclare sans ambages qu’elle ne connaissait pas le Liban, mais qu’elle n’a pas hésité un seul instant pour y venir et que surtout ici l’accueil est chaleureux… « Le théâtre c’est une ambiance, une grande famille, dit d’office Denise Morau Chantegris. Les plus grands succès ont commencé avec une pièce d’Agatha Christie à La Potinière. Ensuite, on a eu le plaisir et la chance de travailler avec Jean Lefèvre. À noter aussi la présence de grands comédiens tels Danielle Darrieux, Suzanne Flon (toutes deux dans Gigi), Sim, Daniel Auteuil (à ses débuts) et Maria Pacôme… On a eu des auteurs et des metteurs en scène qui ont fait les délices des spectateurs, notamment André Roussin, Robert Lamoureux, Sim et, bien entendu, Jean Barbier… et du côté mise en scène, je rappelle Michel Roux, Éric Ennou… De toute façon, on n’a jamais couru derrière les grands noms. On a accordé souvent notre préférence aux jeunes qui ont du talent… Mais tous les noms ne me viennent pas en ce moment en mémoire… Dans ce beau parcours, il y a aussi des distinctions. Notamment le Molière de la comédie pour le musical La valse des pingouins avec Sarah Giraudeau. Comment procède-t-on à la sélection d’un texte ? On reçoit ces textes, on les lit et c’est le coup de cœur qui déclenche décision et production. Car on ne loue pas notre salle. Mais le choix est clair : pas de théâtre triste ! Bien sûr la gestion d’un théâtre est une chose difficile car la société change et a changé… Notre plus virulent concurrent est la télévision. Mais pour ma part, comme je l’ai déjà dit, le théâtre c’est une ambiance, une grande famille. J’aime faire les costumes, décider des décors, vivre au milieu de la troupe et là je suis à la fois autoritaire et familière. Le théâtre c’est une convivialité, une dévotion totale. Je dois l’avouer, je rajeunis au contact du théâtre… »
Non ce ne sont pas les coulisses du théâtre qu’on va évoquer, mais leur direction ; avec Denise Morau Chantegris, de passage à Beyrouth
en compagnie de son mari, Jean Barbier, auteur de « Ma femme est folle », le théâtre est vu par la lorgnette d’une directrice.
Flair, poigne, technicité et amitié dans le monde des feux de la rampe. Plus de quarante ans au service...