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Crise financière La récession se propage, comme ses conséquences

Le Japon s’installe en récession, la Suède y entre, la Bourse résiste. Baisse de l’activité, reflux spectaculaire des prix, révision en baisse des prévisions de résultats des entreprises, plans sociaux : les conséquences économiques, financières et sociales de la crise continuent de se multiplier hier. Alors que l’économie japonaise s’installe dans la récession et que la Suède vient officiellement d’y entrer, les marchés boursiers mondiaux résistaient hier, avec, cependant, des échanges peu étoffés. Tombée en récession en octobre, l’économie nippone a encore encaissé hier une chute de la production industrielle et de la consommation qualifiée d’« épouvantable » par les économistes. Pour Richard Jerram, économiste chez Macquarie Securities, le dernier trimestre 2008 pourrait même être de loin le plus désastreux pour l’industrie japonaise depuis le choc pétrolier de 1973. Autre économie sur le point de plonger : celle du Canada. La plupart des économistes s’attendent à une contraction du PIB pour le quatrième trimestre 2008 et le premier trimestre 2009. Pour la zone euro, le chômage a progressé à 7,7 % en octobre, au plus haut depuis janvier 2007. Une bonne nouvelle toutefois : l’inflation s’y calme, retombant à 2,1 % sur 12 mois en novembre. En Europe, la récession se propage. La Suède est le dernier pays officiellement touché : son PIB a reculé de 0,1 % lors des deux derniers trimestres. Quant à l’Espagne, elle est toujours aux prises avec sa crise immobilière. Habitat, un des principaux promoteurs, a demandé hier à la justice de le reconnaître en cessation de paiements, et Colonial, autre poids lourd, n’en est pas loin s’il ne parvient pas à se défaire de certains actifs. L’Italie a présenté de son côté un paquet limité de mesures anticrise à destination des familles et des entreprises. La péninsule, très endettée, n’a effectivement qu’une faible marge de manœuvre. La Russie, confrontée à sa pire crise financière depuis dix ans, a renforcé l’arsenal de sa Banque centrale pour mieux combattre fuites de capitaux et inflation, et empêcher la chute du rouble de dévorer toutes ses réserves. Du côté des entreprises, le conglomérat industriel allemand ThyssenKrupp, numéro dix mondial de l’acier, a renoncé hier à faire une prévision pour son exercice en cours. Et la deuxième banque publique régionale allemande BayernLB, touchée de plein fouet par la crise, a appelé hier à la rescousse les pouvoirs publics. Au Japon, le géant de l’électronique grand public Panasonic a divisé par plus de dix sa prévision de bénéfice net annuel. En France, le groupe bancaire mutualiste Caisse d’épargne s’apprête à accuser la première perte de son histoire sur 2008. Le constructeur automobile américain General Motors, à la recherche de liquidités pour éviter le dépôt de bilan, continue à faire ses fonds de tiroirs. Ainsi, selon le Financial Times, il pourrait réaliser pour quelque 200 millions d’euros de cessions immobilières en Europe et vendrait même son siège de Detroit, pour quelque 500 millions de dollars. Enfin, le gouvernement britannique, qui avait promis de garantir une augmentation de capital de 18 milliards d’euros de la Royal Bank of Scotland (RBS), ex-numéro deux du pays, va s’en trouver désormais l’actionnaire majoritaire, les actionnaires existants ayant boudé l’opération. À l’issue de sa première intervention dans le cadre de son plan de sauvetage des banques annoncé le 8 octobre, le gouvernement de Gordon Brown possède désormais 57,9 % de RBS.
Le Japon s’installe en récession, la Suède y entre,
la Bourse résiste.
Baisse de l’activité, reflux spectaculaire des prix, révision en baisse des prévisions de résultats des entreprises, plans sociaux : les conséquences économiques, financières et sociales de la crise continuent de se multiplier hier.
Alors que l’économie japonaise s’installe dans la récession...