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Comair dresse un bilan libanais

Au cours d’une discussion avec L’Orient-Le Jour, le directeur général des Ressources électriques et hydrauliques Fadi Comair a tenu à relever qu’il est désormais inévitable pour les Libanais de prendre conscience que « le monde est en train de changer » et que, par conséquent, le Liban est également concerné par le changement climatique et la rareté des ressources hydrauliques. « Les précipitations sont passées de 600 à 450 millimètres par an, et il ne pleut plus que sur 60 à 90 jours au lieu des 90 à 100 jours habituels. Sur le plan climatique, la température autour du bassin méditerranéen va augmenter dans les années qui viennent de 2 à 4 degrés Celsius. Pour le Liban, cela signifie que le climat va devenir semi-aride après avoir été méditerranéen. Les pays semi-arides, comme le Maroc par exemple, vont connaître l’aridité totale, type Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis. » C’est seulement lorsque le Liban et ses voisins directs auront pris conscience de l’importance de la gestion de l’eau qu’une réelle coopération pourra avoir lieu. Selon M. Comair, cette prise de conscience existe déjà. Il cite dans ce cadre les modifications qui ont été apportées au traité signé avec la Syrie concernant les eaux de l’Oronte. Originellement signé en 1994 dans la foulée des accords de Taëf, il prévoyait que le Liban accéderait à 80 millions de mètres cubes par an, sans prévoir d’infrastructure de stockage, ni l’irrigation. De plus, il considérait les eaux souterraines comme des bassins ouverts et comptabilisait le fleuve Nahr Ibrahim dans le cadre de ces 80 millions de mètres cubes. « C’est en se basant sur la Convention sur l’eau des Nations unies de 1997 que le Liban et la Syrie ont tous deux signé que nous avons réussi à convaincre la partie syrienne de revoir cet accord. L’argument principal sur lequel nous nous sommes basés était le suivant : si nous ne parvenons pas à coopérer entre pays amis, comment pourra-t-on procéder avec l’ennemi et face à lui, en l’occurrence Israël ? Mais cela n’a pas été facile, six mois sont passés sans que nous parvenions à tomber d’accord sur un ordre du jour. » En 2002, les accords ont été modifiés et trois points importants ont été retenus : le stockage de 38 millions de mètres cubes, la création de la station hydroélectrique et l’irrigation de sept mille hectares dans le Hermel et dans le Kaa. Le Wazzani et le Hasbani Plus au sud et en ce qui concerne le Wazzani et le Hasbani « le partage n’est toujours pas équitable. Nous avons réussi à faire entendre nos droits auprès des Nations unies dans une lettre adressée à Kofi Annan à l’époque. Mais cela n’a pas été facile, car Israël n’est pas signataire de la Convention de 1997 ». Concrètement, le Liban n’a droit aujourd’hui qu’à 7 millions de mètres cubes sur un total de 135 millions. « Israël pratique une gestion non durable de l’eau. Le standard reconnu par l’ONU, c’est 200 litres par jour et par personne. En Israël, ce sont 350 litres par jour par personne qui sont utilisés. Au Liban, nous devrions pouvoir accéder dans la zone du Wazzani et du Hasbani, c’est-à-dire une superficie de 5 000 hectares et une population de 300 000 habitants, à ce standard de 200 litres par jour et par personne. » Quid des fermes de Chebaa ? Fadi Comair souligne que le Jourdain prend sa source dans trois points géographiques distincts : en Cisjordanie, dans le Golan et au Liban-Sud, grâce au Wazzani et au Hasbani. Les fermes de Chebaa irriguent quant à elles le fleuve Dan « et ont une incidence directe sur ce fleuve dont profite directement et exclusivement Israël depuis son occupation de cette zone. Quantitativement, cette zone comprend 28 à 30 mètres cubes d’eau ». Les projets en matière d’eau et d’énergie propres restent nombreux au Liban, même s’ils sont trop souvent occultés par une actualité politique peu propice au développement de projets environnementaux à portée durable. Au nombre de ces projets figurent « un certain nombre de barrages tendant à retenir et stocker 850 mètres cubes d’eau », l’édification de « centrales hydroélectriques au niveau du Nahr Ibrahim, de l’Oronte et du Bared » surtout que « chaque année, l’Office des eaux paie une facture faramineuse à l’Électricité du Liban » et que tout cet argent pourra être économisé si ces projets sont menés à bien. Les éoliennes ont-elles une place au Liban ? « Bien sûr, nous avons d’ores et déjà répertorié les sites ventés. Nous en comptabilisons trois : la plaine de Marjeyoun-Khiam, la plaine du Akkar et dans le Mont-Liban, sur l’axe Cèdres-Faraya. »
Au cours d’une discussion avec L’Orient-Le Jour, le directeur général des Ressources électriques et hydrauliques Fadi Comair a tenu à relever qu’il est désormais inévitable pour les Libanais de prendre conscience que « le monde est en train de changer » et que, par conséquent, le Liban est également concerné par le changement climatique et la rareté des ressources...