Exposition d’art contemporain à Pékin Dior le Chinois

Des centaines d’expositions ont déjà été consacrées à Christian Dior, mais jamais aussi riches et ambitieuses que celle programmée depuis le 16 novembre à Pékin. En effet, la maison a fait appel à une vingtaine d’artistes chinois parmi les plus en vogue du moment pour réaliser une ou plusieurs œuvres directement inspirées de la griffe. Ces œuvres sont exposées à l’Uccla, un centre privé d’art contemporain, jusqu’au 15 janvier. À l’origine du projet, le désir d’« établir un dialogue entre deux continents et deux domaines d’expression, l’art contemporain et la mode », selon les porte-parole de Dior. Et ce ne sont pas moins de 3 000 mètres carrés qui ont été investis pour faciliter ce dialogue. Une démesure que l’on retrouve aussi du côté des œuvres exposées. L’entrée donne le « la » avec un tapis surdimensionné signé Wang Du sur lequel figure un paysage de ville chinoise accompagné du nom de Dior. La surenchère se poursuit avec le portrait géant (3 mètres par 7), réalisé à partir d’une photographie du couturier par Zhang Huan. L’emblématique chaise médaillon y passe elle aussi, en version XXL. Shi Jinsong l’a d’ailleurs pensée en lames de métal coupantes. Autre pièce iconique, le Lady Dior. Sous l’imaginaire de Li Songsong, le sac devient une imposante sculpture de néons. Wen Fang, Xu Zhongmin, Quentin Shih ou encore Yann Lei, Tim Yip et douze autres artistes ont flatté à leur manière le style Dior. Au-delà de ce travail pédagogique, rappelant l’attachement de Bernard Arnault à l’art contemporain, la griffe livre une véritable opération séduction. Un flirt torride est désormais engagé entre la Chine et la mode. Fendi défilant sur la muraille de Chine, Yohji Yamamoto au cœur de la Cité interdite ou encore Chanel avec son Mobile Art n’en sont que les témoignages les plus récents.