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Actualités

À propos de dialogue Antoine SABBAGHA

Dans un article paru dans le quotidien français La Croix du 5 novembre 2002, le père blanc Maurice Borrmans, spécialiste du dialogue entre catholiques et musulmans, disait : «  Dans le dialogue, on ne choisit pas son partenaire. Il faut l’accepter tel qu’il est. Le dialogue islamo-chrétien se doit d’entreprendre l’impossible et d’accepter le provisoire. » Massignon disait que, pour comprendre l’autre, il faut devenir son hôte. D’où l’invitation à apprendre, à étudier, à écouter. Aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin de gens préparés à comprendre les autres. Dans la globalisation de nos sociétés, nous ne pouvons plus faire une catéchèse qui ne tienne pas compte de l’expérience religieuse des autres. Dans le dialogue proprement dit, il s’agit de s’engager avec courage dans la rencontre de l’autre. Et ici, la grande question que se posent nombre de Libanais est la suivante : a-t-on besoin uniquement de micros, de caméras, de tables rondes, de conférences et de congrès surmédiatisés pour développer un dialogue de civilisations ? Voudrait-t-on un dialogue à l’instar de Montesquieu qui, conformément à son rôle historique, met l’accent sur la séparation des pouvoirs, l’État de droit, la souveraineté de la nation ? Ou voudrait-on, surtout dans le clan chrétien, épouser les arguments de Machiavel pour que les composantes de la société soient au service d’un seul homme ? Enfin, à propos des armes légales ou illégales, cela nous rappelle cette discussion entre Socrate et Polémarque au sujet des armes et si, confiées un jour à un homme qui a perdu sa santé mentale, il serait juste de les lui rendre. À Thrasymaque, en juge et ami commun, d’interrompre brusquement le dialogue et de dire que la justice naturelle est de rendre ce qui est le plus avantageux au plus fort ; et le plus fort est celui qui ne se trompe pas dans la compréhension de ce qui lui est avantageux. Entre la raison du plus fort et la logique du bien : c’est en remettant toutes les armes à l’armée libanaise que réside le secret de la réussite ou de l’échec du dialogue. Et les Libanais espèrent impatiemment que leurs représentants, quinze ou plus à la table ronde ou ovale de Baabda, ne les décevront pas le jour où ils reprendront langue, le 22 décembre prochain. Article paru le vendredi 28 novembre 2008
Dans un article paru dans le quotidien français La Croix du 5 novembre 2002, le père blanc Maurice Borrmans, spécialiste du dialogue entre catholiques et musulmans, disait : «  Dans le dialogue, on ne choisit pas son partenaire. Il faut l’accepter tel qu’il est. Le dialogue islamo-chrétien se doit d’entreprendre l’impossible et d’accepter le provisoire. » Massignon...