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L’asthme souvent diagnostiqué à tort

Un tiers des personnes chez qui l’asthme a été diagnostiqué au Canada pourraient ne pas souffrir de cette maladie, selon une étude de chercheurs canadiens suggérant que l’asthme est « surdiagnostiqué » dans les pays développés. Ces travaux publiés dans le Journal de l’association médicale canadienne (JAMC) indiquent que de nombreux patients pensant souffrir d’asthme prennent inutilement des médicaments coûteux et qui pourraient en outre avoir des effets secondaires néfastes. L’étude menée notamment par le Dr Shawn Aaron, chef du département de médecine respiratoire de l’Hôpital d’Ottawa, indique que sur 496 cas de patients étudiés par les chercheurs, environ un tiers ne souffraient pas en fait d’asthme. Dans certains cas, les patients souffraient en fait de grippe ou d’autres troubles respiratoires. Le Dr Aaron et ses collaborateurs montrent que « près du tiers des patients chez lesquels on a diagnostiqué la présence d’asthme ne montrent en réalité aucun signe de maladie après avoir subi des tests rigoureux et cessé de prendre des médicaments contre l’asthme », souligne le JAMC dans un éditorial. « Cette constatation indique que dans les pays industrialisés comme le Canada, l’asthme est surdiagnostiqué », jugent les chercheurs. Des données épidémiologiques récentes révèlent que 300 millions de personnes souffrent d’asthme dans le monde et que le fardeau mondial augmentera vraisemblablement de 100 millions de cas d’ici à 2025, indique l’éditorial du JAMC, en notant que l’on « surestime peut-être l’ordre de grandeur du problème ». Pour les chercheurs canadiens, l’augmentation des cas et des diagnostics d’asthme pourrait être due à une plus grande prise de conscience de la maladie, stimulée notamment par l’industrie pharmaceutique qui a mis au point de nouveaux produits contre cette maladie et en fait la publicité. Le Dr Aaron et ses collègues estiment que les mauvais diagnostics s’expliquent en grande partie par l’utilisation nettement insuffisante du spiromètre, un appareil qui permet de mesurer le débit et le volume respiratoires des poumons. Il est « inacceptable » de ne pas diagnostiquer l’asthme « objectivement » à l’aide d’un tel appareil, jugent les auteurs de l’éditorial. « On considérerait qu’un médecin qui tenterait de traiter l’hypertension sans mesurer la tension artérielle (...) ne se conformerait pas à une norme de soin adéquate. Traiter l’asthme sans avoir procédé au moins à une spirométrie, c’est la même chose », écrivent-ils.
Un tiers des personnes chez qui l’asthme a été diagnostiqué au Canada pourraient ne pas souffrir de cette maladie, selon une étude de chercheurs canadiens suggérant que l’asthme est « surdiagnostiqué » dans les pays développés.
Ces travaux publiés dans le Journal de l’association médicale canadienne (JAMC) indiquent que de nombreux patients pensant souffrir...