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Actualités - RENCONTRE

Rencontre France Kachtan, un électron libre*

Carla HENOUD Elle est peintre amateur et céramiste professionnelle, mais surtout, France Kachtan est une artiste qui adore le Liban et qui fonctionne avec les mains… et le cœur. De son petit village de France où elle est née, dans sa maison à Batroumine, France Kachtan a planté de nombreuses graines, cultivé de beaux jardins et suivi un parcours semé de chemins de traverses qui l’ont menée à son petit atelier, son coin de paradis dans la région de Koura. Entourée d’arbres, de fleurs et d’objets qu’elle produit lentement, elle retrouve enfin une sérénité perdue par des années de guerres libanaises. Alors qu’elle terminait des études de droit, la jeune France rencontre Mezher Kachtan qui poursuivait ses études en médecine. Coup de foudre annoncé et réciproque, les deux tourtereaux s’envolent pour le Québec où le jeune homme se spécialise. Premiers émois, premiers cours de céramique aussi car, précise France, « j’ai toujours aimé créer, inventer, travailler avec mes mains ». Suivront des années canadiennes où elle le dit avec des fleurs, en ouvrant « L’Orchidée », une aventure qu’elle va arroser de son talent pendant cinq ans. En 1995, le couple rentre au Liban. « C’était pour moi le grand désert », une nouvelle existence avec d’autres habitudes, encore étrangères, tout comme elle. La traversée du désert va prendre plusieurs années, interrompue par une traversée du jardin, son jardin, qu’elle va planter comme on plante de nouvelles racines. « En même temps qu’une nouvelle santé, j’ai tout fait moi-même. » Planter le gazon, semer des graines, mais aussi se mettre à peindre des portraits, des paysages et le feu qui avait envahi la région. Et se remettre à la porcelaine. Fin de l’été 2006, « il fallait que je m’en aille », France part faire un stage de décoration sur faïence à côté d’Avignon. Elle sillonne les villes « juste pour le plaisir de voir une expo, découvrir un musée ou un spectacle de ballet ». Son feu intérieur prend. Elle rentre avec des envies, des fourmis dans les mains. Son inspiration lui vient d’Extrême-Orient, de la Turquie du XVIe siècle, ses mosquées, ses mausolées. « Des couleurs, un éclat et une joie de vivre uniques. » Ses pièces uniques qui lui prennent des heures de travail, des heures de bonheur sont des petits délices. Chats, monsieur et madame, vases, assiettes, mais aussi de précieuses jeunes filles en fleur inspirées de Degas et des oiseaux qui s’échappent, heureux, après des heures et des heures de travail, de son imagination fertile. « Je suis un électron libre. Et puis, je ne fais jamais deux fois la même chose, conclut-elle, avec une douce énergie qui donne à ses yeux bleus toutes les teintes de l’impatience. La troisième dimension est très importante pour moi. L’objet, la céramique, c’est ma vie. » * France Kachtan participera à une exposition collective de peinture et céramique, organisée par l’Union des Français à l’étranger et la Fondation Safadi, qui se tiendra au Centre culturel Safadi, salle du Nord, à Tripoli, les 27, 28 et 29 novembre.
Carla HENOUD


Elle est peintre amateur et céramiste professionnelle, mais surtout, France Kachtan est une artiste qui adore le Liban et qui fonctionne avec les mains… et le cœur.

De son petit village de France où elle est née, dans sa maison à Batroumine, France Kachtan a planté de nombreuses graines, cultivé de beaux jardins et suivi un parcours semé de chemins de...