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Actualités - OPINION

À propos de l’image de Jésus

Dans l’opinion publiée dans L’Orient-Le Jour du vendredi 14 novembre, Mme Elham Lahoud regrette l’utilisation de l’image de Jésus sous toutes ses formes, précisant que « les personnages chrétiens ne devraient (même) pas servir à illustrer la paix et l’amour ». S’il est évident qu’il faut éviter toute provocation dans l’utilisation de ces images dans des œuvres « artistiques » ou autres (au titre du respect de toutes les religions), de tels propos semblent s’insurger contre toute sorte de représentation de Jésus, regrettant qu’il soit « placé sur le même plan qu’un être humain ». Pourtant, si Dieu s’est incarné en Jésus (d’après l’idéologie chrétienne), n’est-ce pas pour nous montrer une image humaine de Lui-même ? Pourquoi donc la refuser aujourd’hui en limitant Jésus à Sa nature divine ? Tout le sens de l’Incarnation se situe justement dans ce rapprochement de Dieu vers l’homme pour le ramener à Lui. Ôter au message chrétien le visage humain de Dieu, c’est revenir à une relation de distance avec Dieu, distance qui devient souvent source d’incompréhension. Ainsi, il ne faut pas déifier l’homme qui est en Jésus, mais plutôt humaniser le Dieu qui est en Lui. À ce titre, les images permettent de souligner sa nature humaine si essentielle à la foi chrétienne. Par ailleurs, la beauté de la représentation de Jésus à travers les icônes, les tableaux et les images diverses se trouve aussi dans la diversité de ces représentations. Une diversité qui fait que Dieu semble avoir non pas un seul visage humain, mais plusieurs, en la même personne de Jésus. Si l’on ne peut coller une seule image au vrai visage du Christ (à part peut-être celle du Saint Suaire de Turin, qui pourrait être alors le signe que Dieu tenait à garder la marque de son visage humain), n’est-ce pas aussi une façon de souligner l’universalité du message chrétien ? Dans ce sens, n’est-il pas émouvant de voir parfois des représentations de Jésus ou de la Vierge sous des traits africains ou asiatiques ? Par ailleurs, il ne faut pas négliger le fait que ces représentations iconographiques ont souvent servi à transmettre le message chrétien à travers les âges, surtout à des époques où le taux d’analphabétisme des populations était très élevé. Enfin, l’auteur pense-t-il vraiment que Jésus, tel que présenté dans les Évangiles, se serait indigné du fait que son image serve à véhiculer la paix et l’amour ? Ce qu’il faudrait dénoncer par contre, c’est bien l’utilisation excessive de ces images, qui frôle souvent la superstition, leur faisant perdre toute leur fonction de véhicule de message chrétien. En effet, l’un des comportements les plus regrettables serait de considérer ces images comme un moyen de protection contre les maladies et autres malheurs au même titre qu’une amulette ou qu’un gri-gri. Que dire encore de ces mails pseudochrétiens qui envahissent nos boîtes de messagerie électronique, promettant bonheur et félicité en cas de transfert du mail à d’autres contacts, ou, pire encore, nous menaçant de mille maux en cas de suppression ? C’est donc bien l’utilisation abusive de ces images qu’il faudra dénoncer, et non les images elles-mêmes. Marie-Thérèse NAJJAR
Dans l’opinion publiée dans L’Orient-Le Jour du vendredi 14 novembre, Mme Elham Lahoud regrette l’utilisation de l’image de Jésus sous toutes ses formes, précisant que « les personnages chrétiens ne devraient (même) pas servir à illustrer la paix et l’amour ».
S’il est évident qu’il faut éviter toute provocation dans l’utilisation de ces images dans des...