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Éclairage Aïn el-Héloué : des solutions en gestation pour arrêter les membres de Fateh el-Islam Jeanine JALKH

Mais où se trouve donc Abdel Rahman Awad ? Recherché par la République entière, celui qui est désormais connu pour être actuellement le chef de file de Fateh el-Islam semble bien caché là où il se trouve désormais. Car toute la question est de savoir s’il est toujours à Aïn el-Héloué, comme l’avait signalé le régime syrien par le biais des fameux aveux faits par les membres de ce groupuscule il y a une dizaine de jours, ou s’il a déjà disparu de la scène depuis que les services de renseignements de l’armée le traquent en collaboration avec les factions palestiniennes actives au sein du camp. Une chose est cependant sûre : le mot d’ordre local, régional et même international est à la clôture du dossier de Fateh el-Islam, notamment depuis que le feu vert a été donné par Damas. En effet, la Syrie veut en finir avec le poids des islamistes, qui pèse lourd désormais, et que Damas essaye de rentabiliser coûte que coûte dans le cadre de sa nouvelle tentative d’ouverture en direction de l’Occident. Le feu vert a également été donné aux Palestiniens eux-mêmes, qui, d’une voix bien accordée, semblent pour la première fois dans l’histoire convenir de la nécessité de ne pas réitérer l’expérience de Nahr el-Bared, très coûteuse sur le plan humain, mais aussi sur le plan de l’image des réfugiés lassés de se voir taxés de terroristes ou de fauteurs de troubles. Ainsi, et à l’image de Beddaoui où les factions palestiniennes ont joint leurs efforts pour contribuer à l’arrestation de plusieurs membres de Fateh el-Islam, il y a de cela une semaine, des opérations sécuritaires similaires sont prévues à Aïn el-Héloué, où plusieurs membres-clés du groupuscule islamiste radical sont cachés, y compris Awad, semble-t-il. C’est donc au comité sécuritaire mixte – constitué notamment du Fateh, de Jund Allah et de Isbat el-Ansar – qu’incombera la mission d’arrêter et de remettre aux autorités libanaises Abdel Rahman Awad – ancien membre de Jund el-Cham, promu auprès de Isbat el-Ansar pour finir dans les rangs de Fateh el-Islam –, cheikh Oussama el-Chahabi, le prédicateur du groupe et responsable de la mobilisation religieuse, Mohammad Ahmad el-Doukhi, un ami à Awad et son assistant personnel, ainsi qu’une trentaine de militants, tous soupçonnés de collaboration avec Fateh el-Islam. La plupart des membres de ce groupuscule, qui a fait tandem avec ses « confrères » de Nahr el-Bared avant et durant la fameuse confrontation avec l’armée, sont issus du camp de Aïn el-Héloué et ont fait leur entrée dans l’activisme en rejoignant les rangs du Fateh, de Jund el-Cham, voire même de Isbat el-Ansar qui a depuis achevé de « purifier » ses rangs, histoire de ne plus s’attirer d’ennuis avec les autorités libanaises. Conditions préalables C’est d’ailleurs sur la contribution de Isbat el-Ansar en particulier que mise l’armée libanaise. Celle-ci espère que ce groupuscule, qui s’est désormais rangé dans les rangs des islamistes modérés, pourra avoir les arguments nécessaires pour négocier une issue pacifique avec les plus radicaux de Fateh el-Islam et les convaincre de se rendre. « Isbat el-Ansar n’est plus ce qu’elle était. La majorité de ses membres a mûri, par la force de l’âge et l’expérience combinée », assure une source militaire, en réponse à une question sur la confiance que peuvent investir les forces de l’ordre en une telle organisation. Pour accepter de collaborer et « sortir Awad de sa cachette », Isbat el-Ansar aurait mis comme condition préalable aux services de l’armée « de ne pas élargir le périmètre des arrestations, ce qui risque d’englober ses propres membres ». Pour les services de l’armée, Isbat el-Ansar a eu le temps de faire ses preuves, en « purifiant » ses rangs et en faisant montre de volonté de collaboration dans l’espoir de pouvoir modifier son image auprès de l’opinion publique, mais également pour éviter au camp des drames. C’est pour les mêmes raisons et à quelques nuances près que s’efforcent également les autres factions à Aïn el-Héloué de mettre fin à la série noire de Fateh el-Islam. C’est le cas du Fateh par exemple, qui, malgré ses nombreuses dissensions internes et ses multiples courants antagonistes dans le camp, œuvre d’arrache-pied pour épargner aux civils palestiniens un désastre semblable à celui de Nahr el-Bared. Les factions palestiniennes cherchent en outre à faire preuve de leurs bonnes intentions, pour augurer de meilleures relations avec les autorités libanaises et parvenir notamment à un règlement concernant le dossier des armes « illégales et illégitimes » à l’intérieur des camps, une question qui va de pair avec l’obtention par les réfugiés de plus de droits civils. Quoi qu’il en soit, la question de Abdel Rahman Awad reste pour l’heure entière, et rien n’indique encore si la solution pacifique, la médiation ou une éventuelle solution militaire limitée pourrait extraire – s’ils y sont toujours – les membres restants de Fateh el-Islam. Selon une source sécuritaire autorisée, le scénario le plus plausible serait la disparition du chef de bande et de quelques-uns de ses colistiers, « qui seront probablement liquidés par la suite ». Seuls quelques membres moins influents seront remis aux autorités. Tout le monde y trouvera ainsi son compte.
Mais où se trouve donc Abdel Rahman Awad ? Recherché par la République entière, celui qui est désormais connu pour être actuellement le chef de file de Fateh el-Islam semble bien caché là où il se trouve désormais. Car toute la question est de savoir s’il est toujours à Aïn el-Héloué, comme l’avait signalé le régime syrien par le biais des fameux aveux faits par les membres...