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Actualités - CHRONOLOGIE

Cellulaire Bassil dénonce les tentatives de blocage des réformes Sahar AL-ATTAR

Vivement critiqué pour avoir proposé un contrat de gré à gré avec une filiale de France Télécom pour remplacer l’opérateur actuel alfa, le ministre des Télécommunications sort de son mutisme et défend sa gestion du dossier. Tout au long de la semaine dernière, le ministre des Télécommunications a fait l’objet d’attaques virulentes de la part de ses adversaires politiques, notamment du député du Courant du futur, Ghazi Youssef. Critiqué sur les nouveaux contrats de gestion des réseaux cellulaires proposés en Conseil des ministres, le ministre n’a pas bronché. La patience de Gebran Bassil a cependant atteint ses limites. « J’ai gardé le silence car je n’ai jamais voulu politiser le dossier des cellulaires. Mon seul objectif est d’améliorer le service et de baisser les tarifs », a-t-il déclaré hier lors d’une conférence de presse. Mais face à l’ampleur de la polémique qui vise « à bloquer les réformes dans le secteur pour m’empêcher de tenir mes promesses », le ministre a voulu faire toute la lumière sur l’affaire « Sofrecom », du nom de la société française proposée pour remplacer alfa. Le ministre a ainsi expliqué avoir « hérité de deux contrats de gestion expirant fin novembre ». « Afin de ne pas envoyer un signal négatif aux marchés en ce qui concerne la privatisation, nous avons convenu avec le Premier ministre de prolonger le mandat des deux opérateurs actuels à travers des contrats de gré à gré. Qu’on ne vienne donc pas me reprocher de ne pas avoir effectué un appel d’offres », a-t-il d’abord souligné. Par la suite, « j’ai constaté que la formule des contrats existants n’était pas optimale et que des changements étaient nécessaires », a poursuivi le ministre, pour qui « l’une des raisons de l’échec du secteur réside justement dans ces contrats ». Outre la décision politique de ne pas investir dans la modernisation des réseaux, les contrats actuels prévoient une partie fixe de la rémunération des sociétés de gestion, « ce qui n’incite pas les opérateurs à investir dans l’amélioration des services », a-t-il expliqué. Le ministre a donc élaboré de nouveaux contrats basés sur les coûts réels subis par les opérateurs auxquels s’ajoute un pourcentage fixe, avec un plafond inférieur à la moyenne des coûts des quatre dernières années. Globalement, « même en prenant en compte une baisse des tarifs, cette formule permet un ratio des coûts sur les revenus inférieur à celui de l’année dernière », a affirmé M. Bassil, en indiquant que le montant prévu des contrats ne devrait pas dépasser les quelque 135 millions de dollars déboursés l’année dernière aux deux opérateurs. La nouvelle mouture mentionne également une condition d’amélioration des services et un abaissement des durées des contrats à un an, avec une clause prévoyant la possibilité d’une rupture de contrat à un coût minimal. Selon M. Bassil, « les négociations ont été difficiles avec alfa et mtc. Mais cette dernière a finalement accepté les nouvelles conditions, contrairement à alfa ». Le ministère a donc dû chercher des alternatives et l’option de Sofrecom, une filiale de France Télécom Orange arrivée en deuxième position lors de l’appel d’offres précédent, s’est naturellement présentée. À cet égard, le ministre a mis au défi le quotidien al-Anwar de prouver l’information selon laquelle les discussions avec Sofrecom ont eu lieu à travers un intermédiaire. Ces accusations implicites de corruption « entrent dans le cadre d’une campagne orchestrée qui vise à me décrédibiliser et à déstabiliser le CPL », a-t-il dénoncé. « Je n’ai jamais négocié avec Sofrecom. Je leur ai proposé exactement le même contrat qu’à alfa. Sofrecom a accepté l’offre le 31 octobre et j’en ai informé le Premier ministre quelques jours plus tard, en demandant que la question soit soumise en Conseil des ministres », a-t-il indiqué, en affirmant ne pas être responsable du retard pris dans l’inscription du projet à l’ordre du jour. Lorsque cela a finalement eu lieu, « j’ai moi-même refusé une adoption par vote, en estimant nécessaire un consensus pour ne pas politiser le dossier. J’ai ainsi accepté la décision du gouvernement de préparer un appel d’offres d’ici à deux mois. En attendant, le contrat avec mtc devrait être prolongé et le deuxième réseau passera sous la tutelle du ministère », a-t-il déclaré. Cette décision comporte des avantages et des inconvénients. « Nous avons perdu Sofrecom, une société dont la réputation n’est pas à faire notamment dans les situations d’urgence. Nous avons également perdu deux mois dans le chantier d’amélioration des réseaux et de baisse des tarifs. En échange, nous avons gagné l’éviction d’alfa », a estimé le ministre en soulignant au passage le retrait de l’actionnaire principal du consortium derrière alfa, l’allemand Fal Dete Telecommunications. « Nous avons également gagné la tenue d’un appel d’offres, un processus transparent auquel j’ai toujours été favorable. Mais il faut tout de même être cohérent, a-t-il poursuivi. On ne peut pas organiser un appel d’offres dans deux mois, pour un contrat d’un an, et privatiser en juillet 2009 comme le prévoit le projet de budget. » La privatisation paraît ainsi plus lointaine que jamais, d’où la nécessité, en attendant, d’une gestion optimale des réseaux. À cet égard, même la gestion temporaire du ministère sera meilleure que celle d’alfa, a estimé Gebran Bassil, « grâce à la compétence des salariés de la société, qui passeront sous la tutelle du ministère, et à leur sens patriotique ». Selon lui, les mauvaises performances d’alfa se reflètent dans le nombre d’abonnés, de l’ordre de 590 000, contre plus de 800 000 abonnés chez mtc. Sofrecom, elle, avait promis d’atteindre le seuil des 975 000 utilisateurs en un an. Les autres candidats feront-ils mieux ? Réponse dans deux mois.
Vivement critiqué pour avoir proposé un contrat de gré à gré avec une filiale de France Télécom pour remplacer l’opérateur actuel alfa, le ministre des Télécommunications sort de son mutisme et défend sa gestion du dossier.
Tout au long de la semaine dernière, le ministre des Télécommunications a fait l’objet d’attaques virulentes de la part de ses adversaires politiques,...