Ibrahim el-Khoury plaide la cause de Télé-Liban

Également invité à prendre part à ce travail de réflexion entrepris à Marseille, le PDG de Télé-Liban, Ibrahim el-Khoury, a d’abord choisi de retracer l’histoire de Télé-Liban. Il a rappelé à cet égard que la chaîne a été créée en 1959 et que « 2009 sera l’année de refondation de cette télévision ». Rappelant que la télévision appartient à l’État libanais depuis 1994 et qu’elle est soumise à un ministre de tutelle, il a aussi souligné les difficultés par lesquelles la chaîne est passée : « NileSat et ArabSat m’ont donné l’autorisation de diffuser gratuitement depuis plus de 5 ans. Nous sommes notamment reçus en Australie et la nostalgie joue un rôle très fort dans l’attachement des Arabes à Télé-Liban. » Mais « cette télé a subi de nombreux coups, notamment durant l’offensive israélienne de 2006 ; deux de ses antennes ont été détruites par l’aviation israélienne. Nous vivons avec 220 mille dollars par mois, alors que la LBCI vit avec 4 millions de dollars par mois. » « Comme cette télé appartient à l’État, il y a de nombreuses personnes qui ont été embauchées alors qu’elles sont en fait incompétentes. La première chose que j’ai faite était de restructurer cette institution en ne gardant que les gens compétents. Comment vivons-nous aujourd’hui ? Il y a des miracles, j’y crois fermement, parce que malgré toutes les difficultés, nous survivons. Après la fermeture de trois mois de la chaîne pour “restructuration”, trois mois durant lesquels il ne s’est rien passé, j’ai gardé 96 employés et j’ai fermé la porte à l’embauche. Cela était insuffisant, mais on a fait avec. La station a besoin de quelque 1,5 million de dollars par mois, on pourra ainsi faire de nouveaux programmes, attirer les publicitaires, etc. Pour nous, le moyen de survivre passe par la rediffusion des bijoux d’archives que nous possédons, mais bien sûr nous ne pouvons pas continuer éternellement comme cela. » Après avoir remercié tour à tour les États arabes et l’Union européenne pour leur soutien inconditionnel, surtout les pays arabes qui ont accepté de « faire une croix sur les dettes de la télévision », il a précisé que la télé allemande a « gracieusement envoyé un émetteur » à Télé-Liban. M. Khoury a ensuite plaidé la cause de TL et invité tous les contributeurs à apporter leur aide matérielle, non financière à la chaîne. « Je ne veux pas d’argent, l’argent c’est la chose à la fois la plus importante et la plus sale au monde. Je ne tiens pas à avoir de l’argent entre les mains », a-t-il ainsi conclu.