Hariri : Le Liban va établir des contacts avec les territoires séparatistes géorgiens

Le chef du Courant du futur, Saad Hariri, en visite à Moscou, a annoncé que le Liban allait établir des contacts avec l’Ossétie du Sud et avec l’Abkhazie, deux territoires séparatistes géorgiens, sans toutefois aller jusqu’à se prononcer sur une reconnaissance par Beyrouth de l’indépendance de ces deux territoires. M. Hariri s’exprimait dans le cadre d’une interview au quotidien russe Vremia Novosti, à paraître aujourd’hui. La question de reconnaître l’indépendance de ces deux régions prorusses, comme l’ont fait jusqu’ici la Russie et le Nicaragua, doit encore être examinée par les plus hautes instances libanaises, a-t-il précisé. « Le problème de la reconnaissance sera réglé au plus haut niveau de l’État. Pour le moment, nous allons établir des contacts avec l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. Ainsi, une délégation d’hommes d’affaires va bientôt se rendre » dans ces territoires, a déclaré M. Hariri, dont les propos sont rapportés par l’agence de presse Interfax. En intervenant militairement en août, « la Russie a pris des mesures pour protéger ses citoyens et les habitants de l’Ossétie du Sud », a-t-il ajouté, soulignant que le Liban « comprend dans quelle situation s’est retrouvée l’Ossétie du Sud ». De nombreux habitants de ce territoire géorgien ont des passeports russes. « Le Liban est aussi un petit État sous la menace. D’un côté, il y a Israël, qui nous a attaqués maintes fois, de l’autre côté, il y a la Syrie, qui menace le Liban de temps à autre », a encore dit M. Hariri. La Géorgie avait tenté de reprendre par la force le contrôle de l’Ossétie du Sud dans la nuit du 7 au 8 août dernier, provoquant une intervention militaire russe en Géorgie et une guerre-éclair de cinq jours. Après avoir reconnu l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’autre territoire sécessionniste géorgien, l’Abkhazie, la Russie a signé des accords de coopération qui lui permettent notamment d’installer des bases militaires dans ces régions. Coopération militaire Par ailleurs, M. Hariri a indiqué dans la même interview que le Liban était intéressé par l’achat de matériel militaire russe, en particulier des chars et de l’artillerie lourde. La Russie a promis d’« apporter son aide à l’armée libanaise qui a maintenant besoin d’armes lourdes », a affirmé le chef du Courant du futur, qui avait été reçu vendredi par le Premier ministre russe, Vladimir Poutine. La Russie est « prête à vendre de telles armes au Liban à un prix avantageux », a-t-il dit. Le Liban bénéficie actuellement d’une aide militaire des États-Unis, mais celle-ci « se limite à des armes légères ». « Nous avons aussi besoin de chars et d’équipements d’artillerie », a-t-il observé. « Ces besoins seront concrétisés lors de la visite à Moscou du ministre de la Défense (Élias Murr) ce mois-ci ou au plus tard en décembre », a ajouté M. Hariri.