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Actualités - CHRONOLOGIE

Exposition La sérénité en couleurs de Jamil Molaeb Colette KHALAF

« Tout comme vous, je suis cette mouette entre ciel, terre et mer qui regarde au loin», dit Jamil Molaeb en présentant son travail sur le thème de « Serenity », à la galerie Janine Rubeiz*. À travers ces longs silences de monochromes bleus ou rouges paisibles, mais également bavards, ces figuratifs chahuteurs du quotidien et ces villageois vibrants de vie ; à travers cette mouette seule sur le sable et ces moineaux suspendus sur la branche, Jamil Molaeb se plaît à distiller l’amour qu’il porte à son pays et le respect pour cette terre nourricière. C’est un « ah ! » mêlé de douleur et de joie qu’il pousse grand ouvert devant une nature magnifiée. Pour traduire cette exclamation dans ses œuvres, il la colore au moyen du langage qu’il connaît le mieux : une palette de tonalités personnelles et intimistes. « Je sens d’abord la couleur en moi avant de l’étaler, dit-il avec humilité. Cet artiste diplômé des grandes écoles étrangères (New York, Ohio), qui a beaucoup voyagé et vu du pays, revient à son Baysour natal pour extirper des images, des impressions, des sensations et les élever vers une spiritualité universelle. Esprit épris de liberté, Jamil Molaeb ne se laisse pas cloisonner par le cadre ni même aliéner par un passéisme inerte et stérile. Sa nostalgie est dynamique, féconde ; son respect pour les traditions, intègre, insoumis et authentique. Quant à sa sérénité, elle est le fruit d’une réflexion élaborée qu’il déploie librement sur ses toiles. Si l’artiste aime représenter les scènes traditionnelles d’un village (cueillette des oranges, tonte de moutons ou danses folkloriques…), il y a toujours dans ces illustrations des bras levés vers le ciel et une chorégraphie semblable à une prière. De l’infime microcosme à l’univers « Le Liban est petit, dit Molaeb, mais grand dans sa pensée et sa spiritualité. Il est le creuset de plusieurs civilisations. En représentant ces figures de l’enfance, je ne pense pas ramener le Liban en arrière, mais rappeler à la mémoire les valeurs essentielles de ce pays. Une sorte d’énergisant qui le pousserait à aller au-devant d’aubes nouvelles. » Jamil Molaeb parle de la grandeur de l’univers et de la « petitesse » de l’homme tout en revendiquant, pourtant, la richesse et l’universalité de cet être humain. Lové dans l’infime microcosme de la nature, l’artiste (professeur d’art à l’Université libanaise depuis 1999) redevient cet oiseau fragile et contemplatif, toujours prêt à s’interroger et à se laisser surprendre. De la contemplation dans l’action, non dans l’inertie. Dans cette dynamique représentée par des gestes et des mouvements d’ensemble, Molaeb « cherche le nouveau dans l’ancien, l’image là où il n’y a pas d’images ». Ses couleurs chaudes, senties, réfléchies et élaborées ouvrent toujours une fenêtre, voire même plusieurs. Ses surfaces picturales, tant par des acryliques ou des pastels à l’huile, ne sont plus qu’espace de liberté où il raconte des histoires réconfortantes qui font rêver. Jamil Molaeb tisse ainsi sur sa trame des liens…avec l’absolu. * Galerie Janine Rubeiz, jusqu’au 26 novembre. Ouverte du mardi au vendredi, de 10h00 à 19h00, et samedi, de 10h00 à 14h00. Tél. : 01/868290.
« Tout comme vous, je suis cette mouette entre ciel, terre et mer qui regarde au loin», dit Jamil Molaeb en présentant son travail sur le thème de « Serenity », à la galerie Janine Rubeiz*.
À travers ces longs silences de monochromes bleus ou rouges paisibles, mais également bavards, ces figuratifs chahuteurs du quotidien et ces villageois vibrants de vie ; à travers...