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Actualités - ANALYSE

Éclairage La nouvelle diplomatie américaine entre attentes et limitations

Iran, Irak, processus de paix israélo- palestinien : face à Obama, de nombreux défis. Les analystes tentent déjà de relativiser les énormes attentes que M. Obama a suscitées en affirmant qu’il mettrait fin à la politique de confrontation militaire et diplomatique adoptée par son prédécesseur, George W. Bush. Il a non seulement promis de retirer les forces US d’Irak, mais il aura aussi affaire au défi nucléaire iranien, sera sous la menace d’un attentat sur le sol américain et devra s’attaquer à la montée des violences islamistes en Afghanistan et au Pakistan. Le prochain président s’efforcera en outre d’obtenir un démantèlement du programme nucléaire nord-coréen et de préserver le processus de paix au Proche-Orient, tout en gardant un œil sur une Russie requinquée. Le site de campagne de M. Obama met l’accent sur trois objectifs de sa future présidence, à partir du 20 janvier : « contrôler les matériaux nucléaires aux mains de terroristes », « ouvrir un dialogue ferme et direct avec l’Iran, sans condition préalable, pour éliminer la menace iranienne » et « renouveler la diplomatie américaine ». Pour Aaron David Miller, expert au Woodrow Wilson International Center for Scholars, l’Iran représente pour le prochain président des États-Unis une série de problèmes « atrocement difficiles ». « L’Iran est au cœur de tout ce qui a de l’importance pour les États-Unis dans la région : l’Irak, le Liban, la prolifération nucléaire et la question israélo-palestinienne », explique cet ex-conseiller de six secrétaires d’État entre 1978 et 2003. Pour M. Miller, le prochain président aura plus de chances de faciliter un accord de paix entre Israël et la Syrie qu’entre Israël et les Palestiniens, confrontés à de profondes divisions internes. Selon son site de campagne, M. Obama, qui s’est opposé dès le début à la guerre en Irak, cherchera à organiser un « retrait responsable et graduel » des forces US qui y sont déployées. Alors que l’administration Bush évoque actuellement l’horizon de fin 2011 pour un retrait des troupes US de l’ensemble du pays, M. Obama souhaite qu’elles soient toutes parties à l’été 2010. Il estime que la guerre en Irak a détourné les États-Unis du conflit en Afghanistan, qui aurait dû être leur objectif principal parce que c’est de là qu’el-Qaëda a lancé ses attentats du 11 septembre 2001. Mais ses objectifs en Afghanistan ne sont pas très différents de ceux de M. Bush : il a prévu d’y envoyer plus de troupes et approuve les frappes préventives au Pakistan voisin, malgré l’opposition de cet allié de Washington. M. Obama a promis de consulter davantage les alliés des États-Unis que son prédécesseur sur les grands problèmes mondiaux, mais il a prévenu les Européens qu’en contrepartie il attendrait davantage d’eux, notamment sur l’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan. Les analystes prévoient au moins un changement de ton de la politique étrangère américaine à l’égard de l’Europe, notamment s’il respecte sa promesse de fermer la prison de Guantanamo. Sur la Russie, il a durci le ton après avoir réagi prudemment à l’offensive militaire russe en Géorgie. Il a récemment estimé qu’une « Russie résurgente et très agressive (était) une menace pour la paix et la stabilité de la région ». Son site de campagne appelle au « renforcement de l’Alliance transatlantique pour pouvoir parler à la Russie d’une seule voix ».
Iran, Irak, processus de paix israélo-
palestinien : face à Obama, de nombreux défis.
Les analystes tentent déjà de relativiser les énormes attentes que M. Obama a suscitées en affirmant qu’il mettrait fin à la politique de confrontation militaire et diplomatique adoptée par son prédécesseur, George W. Bush. Il a non seulement promis de retirer les forces US d’Irak,...