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Actualités - OPINION

Cette réconciliation interchrétienne…

Tous les hommes politiques chrétiens, qu’ils appartiennent au mouvement du 14 Mars ou à celui du 8 Mars, ou même qu’ils soient neutres, parlent de réconciliation interchrétienne. Les dignitaires chrétiens, comme d’habitude, bénissent les initiatives de réconciliation des politiciens, mais eux-mêmes demeurent divisés. Le peuple chrétien est bel et bien divisé, et les changements, dans cette région turbulente, se font de plus en plus sentir. Une constatation désolante s’impose ; il n’y aura pas, dans un proche avenir, de réconciliation interchrétienne. Aucun parti chrétien n’est passé à l’autocritique sincère et franche. Et ces partis dominants, au sein du 8 Mars ou du 14 Mars, souffrent de dissensions internes, même si cela n’est pas parfois apparent. Il convient aussi de noter que ces partis ne possèdent pas toujours de plans politiques, économiques, sociaux ; en fait, ils ne comptent que sur le « business » des chefs de file. Il n’y aura donc pas de réconciliation interchrétienne réelle, car tous les dirigeants aspirent à être des présidents qui cherchent à employer leurs familles, leurs villages. Parfois, dans la même famille, dans le même parti, des divergences surgissent. Après le fiasco du 13 octobre 1990, c’est le résultat de la perte de la guerre qui a poussé les étudiants chrétiens de l’époque à s’unir : mais les causes réelles des conflits chrétiens et leurs mauvais calculs n’ont jamais été mis en relief ni discutés franchement afin que puissent être évitées les mêmes fautes. Une chance était possible le 14 mars 2005 ; cette chance consistait en une réunion de réconciliation de tous les chefs chrétiens avec une sincère autocritique des fautes commises dans le passé. Mais une fois de plus, le leadership chrétien n’a pas saisi l’occasion. Il n’y aura donc pas de réconciliation interchrétienne au Liban pour le moment : les chrétiens s’attendent en effet à ce que, en dernière minute, les secours viennent de quelque part. Cette fois, le secours ne viendra pas, car le monde en a assez des chrétiens du Liban et de leurs conflits incessants. Par conséquent, seul un changement d’attitude sincère chez tous les chrétiens du Liban peut encore les sauver. Sinon, le pire reste à craindre. Gaby J. CHAMI
Tous les hommes politiques chrétiens, qu’ils appartiennent au mouvement du 14 Mars ou à celui du 8 Mars, ou même qu’ils soient neutres, parlent de réconciliation interchrétienne.
Les dignitaires chrétiens, comme d’habitude, bénissent les initiatives de réconciliation des politiciens, mais eux-mêmes demeurent divisés. Le peuple chrétien est bel et bien divisé, et les...