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Politique Le Parlement iranien vote la censure et limoge le ministre de l’Intérieur

À sept mois de la présidentielle, la Chambre fragilise la position du gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad. Hier, le Parlement iranien a voté à une très large majorité une motion de censure contre le ministre de l’Intérieur Ali Kordan, accusé d’avoir menti sur ses diplômes. Sur un total de 247 députés ayant participé, « 188 ont voté en faveur de la motion de censure, 45 contre et 14 blanc », a déclaré le président de la Chambre, Ali Larijani. Les votes contre et blanc sont comptabilisés comme hostiles à la motion de censure, selon le règlement du Parlement iranien. « Par conséquent, il ne peut plus être ministre de l’Intérieur », a ajouté M. Larijani. Lors de sa nomination en août, M. Kordan avait obtenu la confiance du Parlement par 169 voix pour et 100 contre. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, avait dénoncé il y a deux jours la motion, annonçant qu’il refusait d’assister à la séance, une entorse à la règle. « Il faut laisser M. Kordan travailler », avait-il déclaré, dénonçant une campagne pour affaiblir son gouvernement. M. Kordan est le dixième ministre sur un total de 21 à quitter le cabinet depuis l’élection de M. Ahmadinejad en 2005. Le gouvernement se trouve désormais dans une position délicate car si un autre ministre quitte ou est contraint de quitter le cabinet, le président sera dans l’obligation de retourner devant le Parlement pour demander un vote de confiance pour l’ensemble de ses ministres. À sept mois de la présidentielle, et alors que les critiques se multiplient contre le président, une telle situation ne pourrait que fragiliser encore le gouvernement. « Cette motion de censure était un test pour le régime et le pays et a montré que le Parlement ne plaisantait avec personne pour faire appliquer la loi », a encore déclaré M. Larijani. De nombreux députés y compris conservateurs ont accusé ces derniers temps Mahmoud Ahmadinejad de ne pas respecter le Parlement et la loi dans ses décisions. Le ministre de l’Intérieur était la cible d’attaques virulentes pour avoir menti, affirmant qu’il avait un doctorat de droit de la prestigieuse université britannique Oxford. Il a finalement reconnu fin septembre que son diplôme était un faux, mais refusé de démissionner. « Une personne qui est en charge de la sécurité du pays a joué avec la confiance du Parlement », a accusé Ebrahim Nekounam, un député conservateur. Le ministère de l’Intérieur est un organe sensible chargé d’organiser les élections, de nommer les gouverneurs de province, de superviser les conseils locaux et municipaux et d’autoriser les partis politiques et organisations non gouvernementales. L’affaire a pris une tournure encore plus explosive après la tentative d’un représentant du gouvernement de soudoyer des députés en leur versant des chèques de 50 millions de rials (5 000 dollars) et en leur faisant signer à leur insu un papier dans lequel ils renonçaient à la motion. Ce représentant a été renvoyé par le président iranien et interdit de se rendre au Parlement par celui de la Chambre.
À sept mois de la présidentielle, la Chambre fragilise la position du gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad.
Hier, le Parlement iranien a voté à une très large majorité une motion de censure contre le ministre de l’Intérieur Ali Kordan, accusé d’avoir menti sur ses diplômes. Sur un total de 247 députés ayant participé, « 188 ont voté en faveur de la motion de censure,...