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Religion Colloque au Vatican sur l’apaisement entre islam et chrétienté

Le Vatican accueille cette semaine, durant trois jours, des dignitaires musulmans pour évoquer les moyens d’apaiser les tensions entre la chrétienté et l’islam. Il s’agit d’éviter la répétition d’une crise comme celle qui avait suivi la parution dans la presse danoise de caricatures du prophète Mohammad, il y a trois ans. Selon Ibrahim Kalin, un religieux turc porte-parole du groupe des participants musulmans à ce colloque, cette crise et les violences qui l’ont accompagnée dans le monde islamique auraient pu être évitées si les deux religions avaient parlé d’une même voix. Il a estimé que les dirigeants musulmans et chrétiens devaient mettre au point un « mécanisme de réaction » commun capable de réagir à une crise analogue. Cela fait partie des propositions que s’apprête à formuler la délégation représentative de diverses tendances de l’islam qui participera aux pourparlers du Vatican du 4 au 6 novembre. Les délégations des deux religions débattront, à huis clos, aujourd’hui de questions théologiques et demain de respect mutuel, y compris de la liberté des chrétiens dans les pays musulmans, une question qui tient à cœur au Vatican. Au menu des discussions figureront ainsi les violences et intimidations dont fait l’objet la minorité chrétienne d’Irak, notamment à Mossoul, a déclaré Sohaïl Nakhooda, rédacteur en chef du magazine Islamica, édité à Amman. Jeudi, les participants à la conférence seront reçus en audience par le pape Benoît XVI avant de débattre dans l’après-midi, cette fois en public. Un manifeste commun Les délégués musulmans sont signataires du manifeste « Une parole commune », en faveur d’un dialogue entre les religions lancé en octobre 2007. Cette initiative répondait au discours prononcé à Ratisbonne un an plus tôt par Benoît XVI, qui avait provoqué colère et incompréhension dans le monde musulman, le pape ayant indirectement présenté l’islam comme une religion violente et irrationnelle. Le groupe juge que l’incident a révélé une grande ignorance mutuelle qui appelait à une meilleure coopération entre les deux religions. Les initiateurs du mouvement ont entamé cette année un dialogue avec les dirigeants des Églises protestantes. Selon Ibrahim Kalin, qui est professeur d’études islamiques à l’Université de Georgetown, à Washington, la coopération entre églises et mosquées aux Pays-Bas a ainsi permis de désamorcer les tensions lorsque le dirigeant d’extrême droite néerlandais Geert Wilders a sorti cette année son film anti-islamiste, Fitna. Le manifeste musulman est aujourd’hui signé par 271 dirigeants et universitaires à travers le monde. Vingt-quatre de ceux-ci seront présents au Vatican, sous la houlette du grand mufti de Bosnie, Mustafa Ceric. La partie catholique sera dirigée par le cardinal français Jean-Louis Tauran, préfet du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Celui-ci a estimé, dans une récente interview au quotidien La Croix, que si les musulmans avaient le droit de construire des mosquées en Europe, il fallait que les chrétiens aient le droit de construire des églises en terre islamique – ce qui n’est pas le cas par exemple en Arabie saoudite. La chrétienté compte quelque deux milliards d’adeptes, dont la moitié de catholiques, contre 1,3 milliard de musulmans.
Le Vatican accueille cette semaine, durant trois jours, des dignitaires musulmans pour évoquer les moyens d’apaiser les tensions entre la chrétienté et l’islam. Il s’agit d’éviter la répétition d’une crise comme celle qui avait suivi la parution dans la presse danoise de caricatures du prophète Mohammad, il y a trois ans.
Selon Ibrahim Kalin, un religieux turc...