Art en sac Quinze artistes à Central Park autour du sac Chanel « 2.55 »

Une galerie d’art mobile dessinée par l’architecte britannique d’origine irakienne Zaha Hadid expose à Central Park, depuis le vendredi 24 octobre, des œuvres inspirées par le célèbre petit sac en cuir matelassé Chanel, créé en 1955 et appelé « 2.55 ». « J’ai besoin de vider mon sac, restez près de moi et suivez mes instructions », annonce d’une voix langoureuse l’actrice française Jeanne Moreau, qui a enregistré un guide vocal de l’exposition en français et en anglais. Coco Chanel, décédée en 1971, « a travaillé avec des artistes comme Cocteau ou Picasso, et ce pavillon poursuit la tradition », expliquent les attachés de presse de la maison Chanel et de son directeur artistique Karl Lagerfeld. Entraîné à travers les méandres du pavillon en fibre de verre qui, de l’extérieur, ressemble à un gros escargot blanc, le visiteur découvre quinze installations créées par des artistes du monde entier, qui n’ont parfois qu’un vague rapport avec le petit sac à la chaîne dorée. Certains sont célèbres, comme le Français Daniel Buren qui a créé une sorte de cabine de bains à rayures, dans laquelle on peut voir Le trottoir, une œuvre du jeune Argentin Leandro Erlich où des façades d’immeubles ne sont visibles que dans la flaque dans laquelle elles se reflètent. L’exposition se termine par un sac Chanel géant dans lequel trône un poudrier et par un « arbre à vœux » créé par la Japonaise Yoko Ono, veuve de John Lennon, où l’on peut écrire un souhait sur une étiquette et l’accrocher ensuite à une branche. La véritable vedette de la manifestation, qui dure jusqu’au 4 novembre et partira ensuite pour Londres, Moscou et Paris, est sans doute Zaha Hadid, architecte « déconstructiviste » de 57 ans, née à Bagdad et lauréate du prestigieux prix Pritzker en 2004.