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Actualités - CHRONOLOGIE

Salon du livre francophone Ce drôle de Zèbre en son Jardin de… femmes

Zéna ZALZAL Cet Alexandre-là est grand aux yeux des femmes. Normal. Car nul écrivain ne sait mieux que lui pénétrer les arcanes de leurs désirs les plus fous. De ce culte qu’il voue à la gent féminine est né le dernier en date de ses romans, justement intitulé « Chaque femme est un roman » (Grasset). Rencontre à son hôtel – histoire de vérifier si l’homme est aussi « Jardinesque »* que ses personnages ! – au lendemain de son arrivée à Beyrouth, où Alexandre Jardin se prêtera à une séance de dédicace, dans le cadre du Salon du livre, ce soir, à partir de 19h00, au stand Virgin Megastore. Il était venu une première fois au Liban « il y a une quinzaine d’années, à l’époque de la sortie de Fanfan, en plein dans la reconstruction, se souvient-il, et là je découvre un autre pays. Je suis toujours fasciné par les sociétés en création, parce qu’elles fabriquent des êtres humains de type particulier. En fait, c’est ça que je suis venu voir à Beyrouth, avec l’alibi du Salon », affirme d’emblée ce drôle de zèbre de la littérature française. Un peu à part dans cette « corporation (d’écrivains) qui est dans l’ensemble assez dépressive », ce quarantenaire qui a « l’ambition du bonheur», cet auteur à succès – « là est l’ampleur du malentendu », réplique-t-il quand on le qualifie ainsi ! – ne se contente pas seulement d’inventer des personnages fantasques et extravagants, mais avoue avoir aussi « appris à vivre de façon beaucoup moins prudente ». Par personnages interposés ? Là est la question. Car s’il s’inspire volontiers de sa saga familiale et d’épisodes de sa propre vie, Alexandre Jardin a le don de désarçonner le lecteur par sa capacité à mélanger le réel au fictif, à placer de vraies personnes dans de vraies-fausses situations rocambolesques. Toujours est-il que cette plume jubilatoire ne recule devant aucune audace imaginaire pour pénétrer l’univers des délires et fantasmes féminins, ces « tremplins vers le fabuleux ». Le goût des femmes inclassables Le regard pétillant, le rire qui fuse spontanément, cet auteur, qui a la curiosité des autres, dit « aimer follement être dérouté ». Et par qui peut-on être follement dérouté sinon par les filles d’Ève, ces « êtres riches de rebondissements intérieurs, d’interrogations et de doutes, qui réinventent sans cesse leur vie… Le suspense est là », assure-t-il. D’ailleurs, « à chaque fois qu’une interlocutrice m’a dévoilé le roman qu’elle produit pour tolérer sa vie, je me suis senti médiocre écrivain », écrit-il dans le prologue de son dernier roman. Ce livre – un vrai jardin de femmes de toutes sortes ! –, qui s’inscrit dans la prolongation du Zubial et du Roman des Jardin, dresse une savoureuse galerie de portraits de femmes extraordinaires : amies, amantes, voisines, éditrice, grand-mère (la fameuse L’arquebuse) sans oublier la mère. Figure hautement excentrique elle aussi, à en croire les écrits du fils. « C’est elle qui m’a donné le “là”, le goût des femmes, des femmes inclassables, différentes, celles qui fabriquent leur identité, leur être. » Comme lui aussi a donné le désir à certaines femmes de se glisser dans la vie rêvée des héroïnes de ses différents romans. Ce fut le cas de Georgia, une lectrice qui, durant des années, a calqué sa propre vie conjugale sur les divers épisodes de ses romans, « en usant un certain nombre d’époux successifs », dit-il en s’esclaffant. Puis confiant que « lorsqu’on écrit, on ne sait absolument pas ce que les gens vont fabriquer avec vos folies ». Sauf que lorsqu’on fait remarquer à Alexandre Jardin, qu’après avoir été le chantre du romantisme conjugal il semble être passé à l’apologie de l’audace, il ne dément pas, assurant que «si l’on pouvait refermer ce livre en recommençant à conjuguer le verbe oser, ça me ferait très plaisir ». Un dernier message à faire passer à ses lecteurs libanais ? « Peut-être de regarder autrement leurs femmes. Messieurs, elles ne sont pas ce que vous imaginez … »
Zéna ZALZAL


Cet Alexandre-là est grand aux yeux des femmes. Normal. Car nul écrivain ne sait mieux que lui pénétrer les arcanes de leurs désirs les plus fous. De ce culte qu’il voue à la gent féminine est né le dernier en date de ses romans, justement intitulé « Chaque femme est un roman » (Grasset).

Rencontre à son hôtel – histoire de vérifier si l’homme...