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Actualités - CHRONOLOGIE

« Sarrafian : Liban 1900-1930 » : l’album souvenir de Sami Toubia*

C’est en 1975, au début de la guerre au Liban, que Sami Toubia trouve de vieilles cartes postales du Liban chez les bouquinistes des quais de la Seine à Paris au moment où le vieux Beyrouth est en proie aux combats acharnés, à la destruction et aux incendies. C’est le point de départ d’une importante collection de cartes postales du Liban, glanées lors des foires des vieux papiers en Europe ou recueillies par l’intermédiaire de correspondants des pays de la diaspora libanaise ou encore obtenues en effectuant des échanges avec d’autres collectionneurs… Lancé, à la recherche de ces « vieilles images », chaque acquisition est un bonheur. Elles lui sont parfois tombées dessus, tout à fait par hasard ; comme ce jour où, lassé d’attendre le remorqueur de sa voiture accidentée à Bourj Hammoud, il fait quelques pas dans une ruelle et se retrouve face à la devanture d’une épicerie où trône deux cartes postales signées Sarrafian entre les boîtes de conserve. De cette passion a germé l’idée d’un livre sur les frères Sarrafian, photographes de profession installés à Beyrouth en 1895, et intitulé Sarrafian : Liban 1900-1930 (éditions Aleph catégorie Beaux- Livres). Témoignage précieux, les cartes postales éditées entre 1897 et 1940 vont représenter la mémoire visuelle du Liban. Elles ont résisté à l’usure du temps et constituent une somme d’évocations et de reflets de cette époque : elles immortalisent des événements historiques, le Mandat, des personnages illustres, mais aussi des scènes de métier, des rues et des immeubles qui ont aujourd’hui complètement disparu, les ruelles et les casernes de Beyrouth, des vues panoramiques de Tripoli, Zahlé, Antélias, Sofar, Aley et leurs petites gares. Cet ouvrage de 240 pages, en format 23x34, présente plus de 1 400 photos et regroupe une abondante production d’images et de prises de vues datant du début du XXe siècle. La société Sarrafian Bros. avait pour principale activité la photographie et l’édition de cartes postales, les frères Sarrafian agrandissant par la suite leur entreprise, ouvrant de nouvelles branches en Syrie et en Palestine. Ces photographes ont retransmis avec beaucoup de fidélité, à travers leur colossale production de cartes postales, la vie traditionnelle des villages, les costumes et coutumes en cours à cette époque-là. Leurs clichés, pris pendant plus de trente ans, font figure de référence pour les historiens étudiant cette période de l’histoire du Proche et Moyen-Orient. La carte postale est le témoin fidèle de ce qu’est le Liban du XXe siècle sans ajout ni retouche. Les frères Sarrafian font partie de cette catégorie de grands photographes arméniens tels Manouk, Varoujian qui ont pris la relève par la suite et qui ont laissé un patrimoine de clichés professionnels d’une très grande importance sur plus d’un plan. * Signature jeudi, 30 octobre, à 17 heures au stand Aleph.
C’est en 1975, au début de la guerre au Liban, que Sami Toubia trouve de vieilles cartes postales du Liban chez les bouquinistes des quais de la Seine à Paris au moment où le vieux Beyrouth est en proie aux combats acharnés, à la destruction et aux incendies. C’est le point de départ d’une importante collection de cartes postales du Liban, glanées lors des foires des vieux...