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Joseph et Laure : « acquis de droit » Colette KHALAF

Un titre, mais deux prénoms indissociables et un hommage à des parents qui ont prouvé, leur vie durant, que l’amour et la nation de droit se construisent au quotidien. Après Images écrites en 1994 et D’autres images écrites en 1999, Nada Moghaizel Nasr aborde dans son ouvrage Joseph et Laure le thème de la transmission. « Ce livre raconte l’histoire de deux citoyens amoureux, deux rêveurs pragmatiques qui ont su que les rêves se réalisent dans la durée. » Et de poursuivre : « Ce n’est pas une vraie biographie, mais une belle histoire d’amour et d’un combat mené à deux, dont j’ai été le témoin. » Pour l’auteur, il ne s’agissait ni de revendiquer des honneurs ni d’étaler avec impudeur des histoires intimes. « Nous avons, dit-elle, un devoir envers nos enfants qui ont une image si négative du Liban et qui vivent au bord de la guerre civile. Il faut qu’ils sachent que leur pays appartient à la culture des droits de l’homme et que des hommes et des femmes ont lutté pour que le Liban soit un pays laïc, démocratique où les droits sont respectés. Les jeunes ont tant besoin de repères et dans le mot “re-père”, il y a bien sûr le mot “père”, ajoute-t-elle. Dans ce pays, il existe beaucoup de Joseph et Laure, et de belles personnes avec de belles initiatives, mais dont la voix n’est pas entendue car seule la guerre est bavarde. Il est donc bon de s’identifier à eux. » Redonner un sens à la citoyenneté Cette première raison d’ordre collectif, qui a poussé Nada Moughaizel Nasr à réaliser cet ouvrage, est associée à une autre d’ordre personnel : « Pour avoir vécu avec Joseph et Laure, je me devais de raconter ce dont j’ai été témoin pour le partager et en faire bénéficier d’autres. » Avec subtilité, réalisme mais aussi beaucoup de tendresse, elle livre un portrait juste de ces deux êtres au parcours exceptionnel. Nasr s’est imposée ainsi un devoir d’écriture aussi rigoureux que généreux, pour rendre hommage à l’élégance, l’humilité, le courage et la discrétion proverbiales de Joseph et Laure. On y retrouve un rythme, « un style succinct qui dit l’essentiel en peu de mots », un legs de sa mère. La doyenne à la faculté des sciences de l’éducation de l’USJ connaît l’impact du verbe. Le mot, elle le voudrait unique et vierge, mais chargé de sens (linguistique ou émotionnel). « Je n’aime pas les mots galvaudés », souligne-t-elle. Ainsi, parlant de son père, elle dira : « Il n’est pas pollué. » Ses mots n’ont ni passé ni histoire. Ils semblent n’avoir appartenu qu’à elle et être nés à l’instant même sous sa plume. Serait-elle cette même plume empruntée à sa mère ? Dans cet ouvrage, tout est question de filiation. Ce devoir filial, Nada Moughaizel Nasr l’a longtemps porté en elle pour le transmettre à son tour. Son Joseph et Laure vit à présent sur ces pages blanches qu’elle a noircies avec pudeur et élégance, et avec cette plume qu’elle a reçue en héritage. On appelle cela la continuité. Nada Moughaizel Nasr signe Joseph et Laure aujourd’hui, samedi, à 17 heures, au stand an-Nahar.
Un titre, mais deux prénoms indissociables et un hommage à des parents qui ont prouvé, leur vie durant, que l’amour et la nation de droit se construisent au quotidien.
Après Images écrites en 1994 et D’autres images écrites en 1999, Nada Moghaizel Nasr aborde dans son ouvrage Joseph et Laure le thème de la transmission. « Ce livre raconte l’histoire de deux citoyens...