Un jeune paysagiste, Naghem L., débarque dans une Alger écrasée...
Actualités - CHRONOLOGIE
Le théâtre d’ombres de Sofiane Hadjadj Colette KHALAF
Par Khalaf Colette, le 24 octobre 2008 à 00h00
Un si parfait jardin est un court roman que signe Sofiane Hadjadj ce soir à 20 heures au stand al-Bourj. Illustré d’une vingtaine de clichés de Michel Denancé, l’ouvrage est publié dans la collection «Collatéral» des éditions «Le bec en l’air», qui croise littérature et photographie contemporaines.
Un jeune paysagiste, Naghem L., débarque dans une Alger écrasée par la chaleur et l’ennui, un mois après un tremblement de terre ravageur. Il a pour mission d’évaluer les dégâts occasionnés par le séisme au Jardin d’Essai, une des fiertés paysagères de la capitale algérienne. Dans cette ville oppressante et morose, peuplée plutôt d’ombres du passé, comme Joséphine Baker, le héros se retrouve dans la peau d’un enquêteur.
L’intrigue se déroule principalement dans ce Jardin d’Essai à l’allure d’un paradis terrestre presque oublié. Lieu magnifique et meurtri, à visage humain (même une note chronologique lui est consacrée à la fin de l’ouvrage), il va replonger Naghem L. dans ses souvenirs d’enfance. Créer un dialogue entre le texte n’est pas un exercice aisé, mais le photographe et architecte Michel Denancé a su rendre justice au livre de Hadjadj, également de formation
architecte.
Bien que la trame ait lieu sur fond de musique de Nancy Ajram, comparée au passé glorieux de Joséphine Baker, le narrateur ne tombe pas dans le piège de la nostalgie larmoyante ou émotionnelle. Son jardin si parfait n’est qu’un moyen pour montrer la part obscure et impénétrable d’un pays auquel les passants anonymes ne semblent pas y prêter attention.
L’auteur est plutôt connu en Algérie pour avoir fondé, avec Selma Hellal, une maison d’édition baptisée Barzakh, consacrée à la création littéraire. Ce qui a souvent fait passer au second plan son travail d’écrivain. Prenant pour prétexte ce polar botanique (qui d’ailleurs se termine en queue de poisson, mais cela importe peu ) et le site du Jardin d’Essai, il ne fait qu’évoquer la mémoire. « L’enjeu principal de notre époque, dira-t-il par la bouche du Dr Fahci, c’est la mémoire ou son absence, car on veut faire de nous des êtres vides et amnésiques ».
C’est peut-être en défrichant ce jardin que cette mémoire sera restituée et
préservée.
Sofiane Hadjadj, qui est en lice pour le prix Cadmos avec Louis Gardel (La Baie d’Alger), Mathias Enard (Zone) et Ramy Khalil (Les ruines du ciel), signera ce soir, à 20 heures, et demain samedi, à 17 heures, au stand al-Bourj.
Un si parfait jardin est un court roman que signe Sofiane Hadjadj ce soir à 20 heures au stand al-Bourj. Illustré d’une vingtaine de clichés de Michel Denancé, l’ouvrage est publié dans la collection «Collatéral» des éditions «Le bec en l’air», qui croise littérature et photographie contemporaines.
Un jeune paysagiste, Naghem L., débarque dans une Alger écrasée...
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