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Le Musée d’art moderne de la ville de Paris remet Raoul Dufy en lumière

Le Musée d’art moderne de la ville de Paris remet à l’honneur le « peintre de la joie » Raoul Dufy (1877-1953), célèbre de son vivant puis tombé en désuétude, pour la première rétrospective qui lui soit consacrée depuis l’année de sa mort, écrit Fabienne Faur, de l’AFP. « Raoul Dufy, le plaisir » (jusqu’au 11 janvier 2009) expose 120 peintures, 90 dessins, gravures ou livres illustrés, des céramiques et des tissus avec l’objectif de « remettre au premier plan un artiste trop vite jugé », dit Fabrice Hergott, directeur du musée et commissaire général de l’exposition. Raoul Dufy a été « très célèbre de son vivant puis sa réputation a considérablement décliné dans les années 70, quand le regard s’est modifié. Il n’était pas suffisamment radical », dit-il. Le titre de l’exposition est tiré d’une phrase de Gertrude Stein, collectionneuse de Picasso, mais aussi de Dufy : « Raoul Dufy est plaisir », écrit-elle en 1946, pour évoquer la « joie de vivre » exprimée dans la peinture de l’artiste, toute de couleurs, de formes légères, d’arabesques. Le Musée d’art moderne de la ville de Paris possède une riche collection de cet artiste, dont la monumentale Fée Électricité. Ce tableau de 600 m2 en 250 panneaux est abrité de manière permanente dans une salle qui lui est dévolue, et termine l’exposition. Dufy, natif du Havre, participe au début du siècle à l’aventure de l’art moderne. Il flirte avec le fauvisme dont il garde dans ses paysages le goût de la couleur. Il se rapproche un temps du cubisme, mais ajoute aux compositions qu’il peint aux côtés de Braque des balustrades, des palmes. « Malgré tous mes efforts (...), mes études, celles que je préfère, prennent un tour décoratif », dit-il. Dufy s’intéresse à l’art populaire, grave un bestiaire tiré des livres médiévaux pour illustrer un ouvrage d’Apollinaire, créé des céramiques, s’intéresse à la mode. Sa rencontre avec le couturier Paul Poiret en 1909 amènera l’artiste à dessiner des tissus, aux superbes motifs floraux. Plusieurs d’entre eux, ainsi que quelques robes, sont exposés. Cela « lui amènera la reconnaissance publique et sociale, et en même temps lui sera reproché », dit M. Hergott. La critique d’art le soupçonne « de mondanité, de légèreté, il n’est pas assez pur », alors qu’au contraire, ce travail va « enrichir sa peinture », ajoute-t-il. Il y exploite notamment le principe de la série, de la répétition. « C’est moderne depuis Warhol. À l’époque, c’était très audacieux », dit le directeur. Le monde de Dufy est un monde idéal, peuplé d’une humanité idéale, il veut représenter un « monde de parade ». L’œuvre pour lui « doit évoquer la joie de vivre. Il ne veut pas cacher le malheur, mais le tenir à distance », dit-il. Après les séries d’ateliers, de fenêtres, de rues pavoisées, l’exposition se conclut avec celle des cargos noirs, métaphore de la mort. La palette du peintre vieillissant est devenue sombre. Le cargo, à peine esquissé voire gratté à l’ongle sur la toile, s’avance vers le port.
Le Musée d’art moderne de la ville de Paris remet à l’honneur le « peintre de la joie » Raoul Dufy (1877-1953), célèbre de son vivant puis tombé en désuétude, pour la première rétrospective qui lui soit consacrée depuis l’année de sa mort, écrit Fabienne Faur, de l’AFP.
« Raoul Dufy, le plaisir » (jusqu’au 11 janvier 2009) expose 120 peintures, 90...