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Actualités - CHRONOLOGIE

Sculpture Il pleut des pierres à la galerie Janine Rubeiz

Zéna ZALZAL À la galerie Janine Rubeiz*, une étrange sculpture modulable de Souheil Sleiman réagit… à l’approche des spectateurs dans le but de les pousser à réfléchir sur la manière dont l’information est convoyée par les médias. Composée d’un squelette métallique entièrement recouvert de cailloux, eux-mêmes enrobés dans de la cire, une sculpture à la forme biscornue – qui, selon l’artiste, emprunte ses contours aux tracés géographiques de certains pays de la région – est suspendue au centre d’une structure métallique, sur les piliers desquels sont accrochés trois séchoirs. Ces derniers s’allument automatiquement à l’approche des visiteurs qui, sans s’en douter, actionnent tout un circuit de détecteurs électriques installés au sol, sous leurs pas, tout autour de l’œuvre. La chaleur, ainsi diffusée, va bien évidemment faire fondre la cire et libérer les cailloux qui, en tombant, vont percuter une plaque métallique convexe et produire un son caractéristique. L’enchaînement d’impulsions et de bruits est simultanément filmé, enregistré (au moyen d’une caméra fixe placée aux abords de l’œuvre) et visionné un peu plus loin sur deux écrans télés placés l’un dans une autre salle et le second à la porte d’entrée de la galerie. Sauf qu’à l’écran, l’image de la chute des cailloux ne retranscrit qu’un seul angle de vue et le son arrive, à quelques secondes d’intervalle, porteur d’échos ! Distorsion de l’information À travers ce travail baptisé Raining Stones (Pluie de cailloux) et réalisé in situ, Souheil Sleiman veut mettre l’accent sur la distorsion de l’information, sur le décalage qui existe entre la réalité d’un fait sur le terrain et la manière dont il est convoyé par les médias. C’est d’ailleurs une brève lue dans un quotidien britannique à l’époque de la première « intifada » qui est à l’origine de ce travail conceptuel. «Le journal mentionnait en quelques lignes qu’en représailles à l’intifada, des hélicoptères israéliens avaient lancé des jets de pierres sur les civils palestiniens», indique Souheil Sleiman. Cet artiste plasticien libanais installé depuis plus de trente ans à Londres (où il a poursuivi ses études à la North East London Polytechnic School of Art and Design) aborde ici, comme dans la plupart de ses œuvres, des thématiques sociales et politiques. Mais aussi souvent écologiques. Et, comme toujours, il privilégie dans son travail les «matières pauvres» – ici, les cailloux et la cire, cette dernière faisant aussi référence à la sculpture traditionnelle à la cire perdue – qui s’accordent parfaitement avec l’esprit de son art. Conceptuel et engagé dans la marche du monde. * Jusqu’au 30 octobre, à la galerie Janine Rubeiz, Raouché, immeuble Majdalani. Horaires d’ouverture : du mardi au vendredi de 10h00 à 19h00 et le samedi de 10h00 à 14h00. Tél.: 01/868290.
Zéna ZALZAL

À la galerie Janine Rubeiz*, une étrange sculpture modulable de Souheil Sleiman réagit… à l’approche des spectateurs dans le but de les pousser à réfléchir sur la manière dont l’information est convoyée par les médias.
Composée d’un squelette métallique entièrement recouvert de cailloux, eux-mêmes enrobés dans de la cire, une sculpture à la...