Une « stratégie pacifiste » pour le Liban Émile AZAR

La stratégie d’une neutralité positive au Liban est une formule transitoire acceptable à court terme. Ne faut-il pas pour cela une solution politique globale, efficace et définitive ? Dans l’histoire politique des nations, il y eut des cas où des cités se sont déclarées « villes libres ». Nous pourrions déclarer le Liban « pays libre ». Cela comporte : 1- le ramassage de toutes les armes en possession des Palestiniens, à l’intérieur comme à l’extérieur des camps, et celles de toutes les milices libanaises par l’armée, qui ouvrira au préalable un dialogue pour arriver au but précité ; 2- malgré toutes ces préventions « neutralisatrices », si Israël envahissait quand même le Liban sous n’importe quel prétexte : a) l’armée libanaise devrait se replier sur l’intérieur du pays, provoquant un « vide guerrier » devant l’armée israélienne ; b) la diplomatie libanaise devrait être mobilisée pour réclamer, en plus de la libération des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba, le retrait immédiat de l’armée israélienne et des dommages et intérêts résultant de cette invasion, à la faveur d’une démarche auprès du Conseil de sécurité des Nations unies. En conséquence, cette nouvelle attitude tactique aurait pour effet de réduire considérablement le nombre de morts, tout en évitant la destruction de l’infrastructure du pays. Tels seraient les intérêts supérieurs et vitaux de notre patrie. Cette « stratégie pacifiste » serait soumise à l’approbation de l’Assemblée nationale. Pour une raison ou pour une autre, si cette « stratégie pacifiste » telle que citée plus haut ne passe pas au Parlement, la communuté chrétienne pourra réclamer alors la création d’un État fédéral. Émile AZAR P-S : Nous voyons certains crier à la traîtrise, mais nous connaissons déjà la rengaine. Article paru le samedi 18 octobre 2008