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Éclairage Le futur président fera face à une ère de budgets militaires réduits

Le Pentagone conseille au monde de modérer ses attentes vis-à-vis des États-Unis. Après avoir grimpé au fil des ans pour atteindre des sommets historiques, l’énorme budget de défense américain devrait décliner au cours des prochaines années, quel que soit le prochain président, obligeant les militaires à débattre de leurs priorités. Les inquiétudes sur la capacité du Pentagone à financer de concert de multiples défis – des guerres en Irak et en Afghanistan à la préparation pour de futurs conflits – ont augmenté avec la déconfiture de Wall Street. Mais avant même le déclenchement de la crise, le département de la Défense se préparait à se restreindre, alors que la situation s’améliore en Irak et que d’autres ministères réclament leur part du gâteau budgétaire. « Le Pentagone n’aura bientôt plus le luxe de ne pas avoir à faire de choix (…) Il va devoir décider quelles sont les missions-clés de ses forces armées et où les intérêts américains sont fondamentalement menacés », estime Travis Sharp, analyste au Centre pour une politique de contrôle des armes. Le budget de défense signé le mois dernier par le président Bush s’élève à 612 milliards de dollars, soit la plus importante enveloppe depuis la Seconde Guerre mondiale, après une augmentation ininterrompue depuis sept ans. Ce montant comprend 487,7 milliards pour le budget de base du Pentagone ainsi qu’une première tranche de 70 milliards pour financer les guerres en Irak et en Afghanistan, dont le coût devrait atteindre 170 milliards sur l’ensemble de l’exercice. Les hauts responsables du Pentagone conseillent désormais au monde de modérer ses attentes vis-à-vis des États-Unis. De l’aveu du secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, les budgets de défense en hausse « appartiennent probablement au passé ». Au Royaume-Uni, il a reproché le mois dernier aux Européens d’être allés trop loin en matière de démilitarisation et suggéré qu’ils assument plus de responsabilités au sein de l’OTAN. Aux États-Unis, il a souligné les limites de la puissance militaire et plaidé en faveur du recours à la diplomatie. « Soyez modestes quant à ce que les forces armées et la technologie peuvent accomplir », a-t-il lancé. Le débat fait rage au sein de l’armée, qui cherche à trouver un équilibre entre le besoin d’investir dans la stratégie de contre-insurrection en Afghanistan et en Irak, et la nécessité de se préparer à des conflits de type conventionnel face à l’émergence de nouvelles puissances comme la Chine. Soucieux de ménager des forces terrestres épuisées, le département de la Défense est en train d’augmenter de 65 000 soldats les effectifs de l’armée de terre d’ici à 2010. L’US Air Force et la marine ont en revanche réduit leur contingent pour préserver le financement de coûteux avions et navires de dernière génération. D’après Steven Kosiak, expert au Centre d’analyse stratégique et budgétaire, avec l’armée de terre et les US marines en guerre, les réductions budgétaires toucheront plus vraisemblablement l’acquisition de nouveaux systèmes d’armement.
Le Pentagone conseille au monde de modérer ses attentes vis-à-vis des États-Unis.
Après avoir grimpé au fil des ans pour atteindre des sommets historiques, l’énorme budget de défense américain devrait décliner au cours des prochaines années, quel que soit le prochain président, obligeant les militaires à débattre de leurs priorités.
Les inquiétudes sur la capacité...