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Actualités - CHRONOLOGIE

Rencontre Bouchra al-Turk : plus d’une note à sa corde Colette KHALAF

Un parcours musical riche et varié pour cette compositrice libano-britannique. Née au sein d’une famille de diplomates, Bouchra al-Turk a été encouragée par sa mère depuis l’âge de six ans à faire de la musique. Très jeune, elle se met au violoncelle et au piano, et réalise aussitôt que c’est tout le processus de composition qui l’interpelle. « Comme une vocation, dit-elle. C’était un chant d’oiseaux répétitif dans ma tête qui m’a procuré un beau sentiment d’euphorie. » Après la Guildhall School of Music and Drama, Bouchra al-Turk parfait son cursus avec un master en composition. « Pourquoi ce choix ? Je ne me le suis jamais demandé. Probablement, dit-elle en souriant, parce qu’en composant je me sens plus libre et sans contraintes. J’aime aussi l’idée d’être le “cerveau” d’un projet ». Beaucoup de travail, de recherches et d’expérimentations musicales et, au bout du compte, soixante-quinze compositions. « J’aimerais en oublier certaines », s’amuse-t-elle à dire en toute modestie. Car malgré ses multiples créations talentueuses, cette jeune fille avoue encore être au début de son parcours. De nombreux concerts, certes, mais Bouchra al-Turk rêve d’associer sa musique à celle de pièces théâtrales. « C’est un art vivant, dit-elle, et j’aime le dialogue entre ces deux disciplines qui créent un nouveau langage en 3D. » Un langage panaché À la question : plus britannique que libanaise ?, elle répond immédiatement qu’il est nécessaire dans son domaine d’avoir un apprentissage classique et occidental, mais cela ne l’empêche pas d’être très attachée à son héritage culturel. « D’ailleurs, enchaîne-t-elle, on perçoit toujours dans mes créations musicales un “flavour” libanais (c’est si bien dit en anglais). Et, par ailleurs, un élément dramatique. » Serait-ce également les origines orientales qui déteignent sur le travail ? « Dans un morceau baptisé Marionnette et interprété avec le flûtiste Wissam Boustany au Square London St John Smith et qui évoque la libération de la marionnette de ses fils, j’ai essayé d’utiliser musicalement les différentes façons de dire non en arabe. “La , la’, to’ou hu’u” ; autant de variations qui illustrent la richesse de cette langue », souligne-t-elle. Également à l’actif de la compositrice, Eating Clouds (pour un quartette), sélectionné parmi les meilleures compositions au concours international de musique de l’Université d’Aberdeen et interprété par l’Orchestre symphonique écossais de la BBC en 2007, ainsi qu’un morceau intitulé Kilamuwa I of Zenjirli, tiré d’un texte phénicien et sélectionné à la 13e réunion des jeunes compositeurs aux Pays-Bas. Des projets futurs, la jeune compositrice en a plein, notamment des concerts dans toute l’Europe avec, bien sûr, des escales dans son Liban natal, sans oublier les heures qu’elle consacre à l’enseignement. Bouchra al-Turk ne semble pas avoir épuisé toutes ses notes.
Un parcours musical riche et varié pour cette compositrice libano-britannique.
Née au sein d’une famille de diplomates, Bouchra al-Turk a été encouragée par sa mère depuis l’âge de six ans à faire de la musique. Très jeune, elle se met au violoncelle et au piano, et réalise aussitôt que c’est tout le processus de composition qui l’interpelle. « Comme une vocation,...