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Diplomatie L’UE hésite à reprendre tout de suite ses négociations avec la Russie

Les Européens menacent le Zimbabwe de sanctions et lèvent celles pesant sur le Bélarus et l’Ouzbékistan. Bien que largement favorables à une reprise des négociations avec la Russie sur un partenariat renforcé, les Européens pourraient attendre novembre avant de le faire, pour pousser Moscou à prendre au sérieux les discussions sur la Géorgie qui débutent demain à Genève. Réunis hier à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l’UE semblaient nombreux à vouloir reporter leur décision sur la reprise de ces négociations. Celles-ci avaient été suspendues lors du sommet européen extraordinaire sur la Géorgie du 1er septembre, jusqu’à leur prochaine réunion le 10 novembre à Bruxelles. Juste à temps pour le sommet UE-Russie du 14 novembre à Nice (France). « En temps voulu, nous pourrons aborder cette question mais je crois que, pour le moment, nous devrions nous assurer avant tout que les éléments qui ont été convenus en septembre (entre les présidents russe et français Dmitri Medvedev et Nicolas Sarkozy), y compris les discussions de Genève, se mettent en marche à la vitesse souhaitée », a indiqué le chef de la diplomatie britannique, David Miliband. À part les Britanniques, Tchèques, Polonais, Baltes et Suédois sont eux aussi partisans d’attendre encore. Ces derniers arguent notamment du maintien de quelque 7 600 soldats russes en Abkhazie et en Ossétie du Sud, pour estimer que les conditions ne sont pas remplies. Du coup, le ministre français Bernard Kouchner, dont le pays préside l’UE, semble lui aussi disposé à patienter. Même si le président Nicolas Sarkozy a affirmé que le retrait, la semaine dernière, des troupes russes des zones adjacentes à l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud « ouvrait la perspective » d’une reprise des négociations. « Peut-être serait-il sage d’attendre un petit peu, d’abord la conférence de Genève, après les évolutions sur le terrain », a déclaré M. Kouchner, ajoutant : « Je crois qu’il faut se hâter très lentement. » Mais il a reconnu que les dirigeants européens qui se retrouveront demain et après-demain en sommet à Bruxelles pourraient, malgré tout, prendre une décision dès ce moment-là. Tout pourrait dépendre de la façon dont « se déroulera le début des négociations » sur la stabilité et la sécurité au Caucase demain à Genève, a estimé le ministre espagnol Miguel Angel Moratinos. Les Européens, qui coprésideront les débats avec l’ONU et l’OSCE, espèrent qu’elles permettront de rouvrir la question du statut des territoires séparatistes. Mais la Russie s’annonce comme un interlocuteur difficile à Genève, où seront aussi représentés Géorgiens et Américains. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déjà prévenu que Moscou ne participerait qu’aux réunions où les autorités d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud seraient « représentées à égalité avec tous les autres ». Or, selon un haut diplomate européen, la participation de représentants d’Ossétie du Sud et d’Abkhazes n’est prévue que dans les deux groupes de travail qui seront formés, sur la sécurité de la région d’une part et sur les personnes déplacées d’autre part, mais pas aux réunions « plénières ». D’autre part, l’UE a condamné la « décision unilatérale » de Robert Mugabe de former un nouveau gouvernement et menacé d’adopter de nouvelles sanctions contre le Zimbabwe, si le président ne respectait pas l’accord de partage du pouvoir avec l’opposition. En outre, M. Kouchner a dénoncé la situation « intenable et meurtrière » dans l’est de la République démocratique du Congo, où l’UE craint « de nouveaux massacres massifs ». Enfin, l’UE a levé définitivement, au grand dam des défenseurs des droits de l’homme, les interdictions de visas contre les responsables ouzbèkes, déjà suspendues depuis un an. Elle a en revanche prolongé pour un an son embargo sur les armes.
Les Européens menacent le Zimbabwe de sanctions et lèvent celles pesant sur le Bélarus
et l’Ouzbékistan.

Bien que largement favorables à une reprise des négociations avec la Russie sur un partenariat renforcé, les Européens pourraient attendre novembre avant de le faire, pour pousser Moscou à prendre au sérieux les discussions sur la Géorgie qui débutent demain à...