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Actualités - CHRONOLOGIE

Elizabeth Penderecka se souvient

Elisabeth Penderecka est une femme élégante, déterminée et intelligente. Elle sait ce qu’elle veut et finit, semble-t-il, par réaliser ce qu’elle planifie. Fille de musicien, elle accompagnait son père aux concerts et aux opéras dès l’âge de 5 ans, et se destinait à une carrière musicale. Marié depuis 43 ans avec le célèbre compositeur et chef d’orchestre Penderecki, elle a laissé tomber sa carrière pour se consacrer à son mari et lui permettre de développer la sienne. « À l’époque, il était encore musicien et professeur à l’Académie de musique de Cracovie », dit-elle. Depuis, elle l’a accompagné partout, s’intéressant à son travail, à ses contacts et à ses amitiés, rencontrant non seulement de grands musiciens ou compositeurs, mais également des artistes-peintres, des écrivains ainsi que des femmes et des hommes célèbres, tels que Dali, Chagall, André Maurois, Rostropovitch, le prince Rainer, la princesse Grâce et tant d’autres. De son mari, elle raconte un quotidien fait de labeur. Pour elle, « il faut beaucoup de courage pour écrire la Passion après Bach. » « Ce qui, d’ailleurs, a constitué un tournant exceptionnel dans sa carrière de compositeur, lui ouvrant toutes les portes, dit-elle. Et, d’un jour à l’autre, il était devenu célèbre. » Elizabeth Penderecka évoque les différentes étapes de la vie et le rêve du couple de quitter la Pologne alors sous régime totalitaire. En 1959, son époux a pu se rendre en Italie où il a profité de chaque instant. Par la suite, ils ont décidé d’émigrer et donc de demander des passeports. Le ministre de la Culture de l’époque leur promet de leur en procurer, en leur demandant de ne pas émigrer, car cela lui aurait coûté son poste. Mais il était important pour la carrière de Penderecki de partir sous d’autres cieux. Le couple se rend par la suite à Vienne avec ses enfants, puis retourne au pays afin que ces derniers n’oublient pas leurs racines. Après Vienne, c’est les USA où Penderecki a été professeur à l’Université de Yale. Elizabeth Penderecka parle de son mari comme quelqu’un qui travaille beaucoup. « Tous les jours, il est devant sa table de travail à 6h00. Il écrit actuellement une œuvre pour un quartette, une autre pour baryton et orchestre qui seront terminées en décembre. » Cet homme d’exception « est également un amoureux de la nature et s’occupe beaucoup de son jardin en y plantant notamment des arbres ». Cette femme dynamique a fondé le Festival Beethoven qu’elle a transporté de Cracovie à Varsovie où elle est soutenue et sponsorisée par le maire de la ville. Son festival est immédiatement devenu un événement de dimension européenne... Elle dispose des manuscrits de Beethoven qu’elle conserve depuis la Seconde Guerre mondiale. Les pages manquantes ont été empruntées aux bibliothèques allemandes, et c’est ainsi que la VIIIe Symphonie a été présentée dans sa totalité pour la première fois après la guerre. Penderecka voudrait aider les nouvelles générations en encourageant les jeunes talents. Et c’est ce qu’elle essaye d’offrir aux musiciens de son orchestre à travers ce Festival Beethoven. « Il ne suffit pas d’être talentueux, mais aussi de se trouver au bon endroit pour percer », dit-elle.
Elisabeth Penderecka est une femme élégante, déterminée et intelligente. Elle sait ce qu’elle veut et finit, semble-t-il, par réaliser ce qu’elle planifie. Fille de musicien, elle accompagnait son père aux concerts et aux opéras dès l’âge de 5 ans, et se destinait à une carrière musicale.
Marié depuis 43 ans avec le célèbre compositeur et chef d’orchestre...