Olmert exige la « tolérance zéro » à Saint-Jean-d’Acre

Le Premier ministre israélien a demandé à la police d’imposer une « tolérance zéro » face aux violences qui opposent Arabes et juifs depuis quatre jours à Saint-Jean-d’Acre. Les heurts entre membres des deux communautés religieuses ont commencé à l’occasion du Yom Kippour, la fête juive du Grand Pardon, mercredi soir. « Les scènes qui se produisent à Acre depuis le Yom Kippour et au cours de ces dernières nuits sont très pénibles », a dit Olmert lors d’un Conseil des ministres dimanche. Le chef du gouvernement, qui voit dans la cité portuaire du nord d’Israël un « brillant exemple de coexistence », a estimé que celle-ci était « l’otage d’un petit groupe d’extrémistes ». Des unités de la police ont été dépêchées sur place tandis que de nouvelles échauffourées ont opposé juifs et Arabes samedi soir. Ces incidents ont fait trois blessés qui ont été hospitalisés. Une cinquantaine de personnes ont été interpellées. Samedi, le député arabe israélien Abbas Zakour avait critiqué l’homme dont le comportement est à l’origine de ces émeutes. « Nous, Arabes de Saint-Jean-d’Acre, condamnons le conducteur qui est sorti avec sa voiture le soir de Yom Kippour (jour du Grand Pardon). Il aurait dû faire tout son possible pour rentrer chez lui sans voiture dans ce quartier qui est majoritairement juif », a déclaré le député à la radio militaire. Les violences intercommunautaires ont commencé dans la nuit de mercredi à jeudi lorsqu’un automobiliste arabe est entré, autoradio à fond, dans un quartier oriental de la ville, où juifs et Arabes cohabitent. Durant le Yom Kippour, les juifs n’ont pas le droit de circuler en voiture et cette interdiction d’ordre religieux est massivement respectée en Israël. Un groupe de jeunes juifs a accusé l’automobiliste de faire volontairement du bruit et s’en est pris à lui. Selon la police, des rumeurs se sont répandues selon lesquelles l’automobiliste avait été tué ce qui a provoqué des attroupements de plusieurs centaines d’habitants arabes. L’automobiliste s’est excusé hier devant la Knesset, appelant à la coexistence entre les communautés arabes et juives dans la ville. Il a par ailleurs admis son passage en voiture dans le quartier et que cela fut une erreur de sa part, mais dément avoir mis la musique à fond.