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Actualités - CHRONOLOGIE

Photos Beyrouth, retour sur images…

Zéna ZALZAL À la planète de la découverte*, Solidere et l’Institut culturel italien vous invitent à un retour sur images. Celles de Beyrouth, détruite puis reconstruite, signées Gabriele Basilico. On l’appelle « l’architecte de la photographie ». Architecte de formation, Gabriele Basilico en a conservé le regard. Ce Milanais, qui est aujourd’hui l’un des photographes documentaristes les plus connus en Europe, a, tout au long de ses trente-cinq ans de carrière, exclusivement consacré le champ de ses recherches à la représentation des paysages urbain et industriel. Il était donc normal qu’à l’instigation de l’écrivaine Dominique Eddé, la Fondation Hariri fasse appel à lui en 1991 pour enregistrer – aux côtés d’autres photographes de renom : Raymond Depardon, René Burri, Robert Frank, Josef Koudelka et Fouad el-Khoury – la « mémoire du centre-ville à la fin de la guerre et avant la reconstruction ». Pour ce travail qui dresse en quelque sorte le bilan de la guerre, de manière tout à la fois poétique et documentaire, Gabriele Basilico dit avoir privilégié « le rapport direct à la ville sans préjugés. Je n’ai pas voulu qu’il y ait dans mes photos une dramatisation supérieure à celle qui existait déjà. Le drame dans ces ruines était évident. C’est pourquoi j’ai voulu donner une interprétation de l’espace comme si cette ville n’était pas détruite », indique le photographe italien, de passage à Beyrouth à l’occasion du vernissage, à la Planète de la découverte, de l’exposition de ses photos de Beyrouth. Celles de 1991 donc, mais aussi celles de Beyrouth reconstruite, flambant neuve, quelques années plus tard. « J’y suis revenu, en 2003, photographier, pour la revue Domus, les mêmes lieux dans la partie centrale de la capitale reconstruite cette fois. » Un travail en contrepoint du projet précédent et qui propose, de la même manière, une vision qui privilégie l’espace lui-même. Le centre-ville avant et après Cette préséance de l’espace urbain et architectural est d’ailleurs la facture personnelle du travail de Basilico, dans les photos duquel tout le soin est donné au cadrage, à la finesse du détail et à la perfection du tirage. On y voit peu de traces de personnages. Pour preuve, ses vues de Beyrouth 2003 semblent aussi désertes que celles du Beyrouth champ de ruines de 1991. Pourquoi cet attachement à la représentation des immeubles, des rues, des artères, des quartiers de la capitale libanaise vidés de toute animation, de tout grouillement, de quasiment tout élément humain ? « Parce que, pour le photographe de ville et d’architecture que je suis, les espaces suffisent à raconter l’histoire des gens. » Du coup, de ces espaces beyrouthins lisses, ordonnés et architecturés qu’il a capturés en 2003, il se dégage comme une subtile critique de ce nouveau centre-ville sans vie, figé, comme un cœur qui a arrêté de battre. Et de cette exposition qui dresse, à travers 94 photos grand format en noir et blanc, un parallèle entre le Beyrouth avant et celui d’après, certains visiteurs pourront y trouver un constat sur l’effroyable pouvoir de destruction des guerres. Ces conflits dont les dégâts, même colmatés, persistent longtemps après le silence des armes… Mais ce n’est là qu’une interprétation toute personnelle d’un magnifique travail, qui a été présenté – partiellement – dans plusieurs grandes expositions à travers le monde (la Maison européenne de la photographie en 2006, la biennale de Venise en 2007, à New York, en Corée du Sud, etc.). Et dont les plus beaux tirages font l’objet d’un livre intitulé Beyrouth (1991-2003), coéditions Actes Sud-Baldini Castoldi.
Zéna ZALZAL

À la planète de la découverte*, Solidere et l’Institut culturel italien vous invitent à un retour sur images. Celles de Beyrouth, détruite puis reconstruite, signées Gabriele Basilico.

On l’appelle « l’architecte de la photographie ». Architecte de formation, Gabriele Basilico en a conservé le regard. Ce Milanais, qui est aujourd’hui l’un des...