Les Bleus et Domenech à l’heure du verdict

L’équipe de France dispute aujourd’hui en Roumanie une rencontre d’un poids considérable dans son parcours vers la Coupe du monde 2010 et encore plus dans le bilan qui doit être dressé de l’action de Raymond Domenech. La victoire 2-1 contre la Serbie le 10 septembre a apporté une bouffée d’air frais aux Bleus dans l’atmosphère étouffante créée par la cuisante défaite 3-1 en Autriche, quatre jours plus tôt. L’ambiance redeviendrait vite irrespirable en cas de nouvel échec ce soir à Constanta, quatre jours avant un conseil fédéral chargé de se pencher sur le bilan du sélectionneur depuis sa reconduction à la tête des Bleus. Maintenu en poste malgré l’élimination au premier tour de l’Euro en juin, Raymond Domenech s’emploie à atténuer l’importance de ce troisième match dans le groupe 7 de qualification au Mondial. « Ce qui se joue, c’est toujours la même chose, c’est une qualification à la Coupe du monde en Afrique du Sud. Ce match-là est important. Il n’est pas décisif parce qu’il y en aura encore d’autres », a dit le sélectionneur dans une vidéo diffusée sur le site Internet de la fédération (www.fff.fr). « Parfois, ce qu’il y a autour prend plus d’importance, mais cela n’a jamais aucun sens. La seule chose qui compte, c’est la réalité du terrain. On dit toujours que c’est la dictature du jeu, du match, qui fait la différence. Tout le reste, ce sont des mots, des discussions, des palabres, ça n’a pas d’intérêt. » « Chaque joueur et chaque membre du staff doit garder présent à l’esprit qu’il n’y a qu’une seule chose qui se joue, c’est la qualification à la Coupe du monde. » Pour affronter la Roumanie, la France a récupéré des forces essentielles par rapport au début du mois de septembre. Remis de leurs blessures, le capitaine Patrick Vieira reprendra sa place de patron au milieu de terrain et Franck Ribéry sera de nouveau chargé d’inspirer le jeu offensif des Bleus. L’attaquant du Bayern Munich ne sera probablement pas seul dans cette tâche. En son absence, Yoann Gourcuff a réussi ses débuts de titulaire contre la Serbie et l’éclosion du Bordelais risque de pousser Ribéry à l’exil sur la droite dans un système à un seul attaquant de pointe, Thierry Henry. La France a en revanche perdu en défense centrale William Gallas, victime d’une lésion à la cuisse droite. Si le climat qui entoure les Bleus est pesant, la situation de la Roumanie n’est guère plus reluisante. Quand la France a chuté en Autriche avant de se relancer contre la Serbie, la Roumanie s’est lourdement inclinée 3-0 à domicile contre la Lituanie avant de se redresser péniblement aux îles Féroé (1-0). Son capitaine Cristian Chivu et son buteur Adrian Mutu peinent à revenir au sommet de leur forme. Son milieu de terrain Mirel Radoi est forfait pour blessure. À l’Euro, France et Roumanie s’étaient quittées sur un résultat nul sans but après un match particulièrement pauvre en occasions. Quand il a annoncé le maintien de Raymond Domenech moins d’un mois plus tard, Jean-Pierre Escalettes, président de la fédération, a lancé ce cri de cœur pour résumer la mission de Raymond Domenech : « Plus de France-Roumanie, c’est tout ! » L’heure du verdict est venue.