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Conférence Washington en mal de crédibilité dans la résolution du conflit israélo-palestinien Rania MASSOUD

Pour Robert Malley, ancien assistant de Bill Clinton pour les affaires du Moyen-Orient, les États-Unis ont beaucoup à faire pour restaurer leur image dans le monde arabe. Avec l’approche de l’élection présidentielle américaine, tous les efforts de paix entrepris dernièrement au Proche-Orient semblent en suspens. D’une part, les Syriens attendent le départ de l’administration Bush pour éventuellement entreprendre des négociations directes avec l’État hébreu sur le plateau du Golan. D’autre part, le dossier israélo-palestinien, depuis la conférence d’Annapolis, est au point mort en attendant l’intronisation d’un nouveau président américain. Des accords de Camp David de 1978 à la conférence d’Annapolis de 2007, en passant par la conférence de Madrid, les accords d’Oslo et le second sommet de Camp David, en 2000, les Américains ont joué un rôle essentiel pour la résolution du conflit israélo-arabe. Mais Washington est-il pour autant un médiateur crédible au Proche-Orient ? Selon Robert Malley, ancien conseiller de l’ex-président Bill Clinton, les États-Unis doivent tirer les leçons du passé pour restaurer leur image dans le monde arabe. « Pendant huit ans, l’administration américaine a essayé, à maintes reprises, de changer la donne au Proche-Orient, notamment avec l’invasion de l’Irak, après les attentats du 11-Septembre », a indiqué M. Malley lors d’une conférence qui s’est tenue jeudi à l’American University of Beirut. Et ce n’est qu’en 2007, un an avant la fin du mandat du président George W. Bush, « que l’Amérique a repris son traditionnel rôle de médiateur dans le dossier israélo-palestinien avec, notamment, l’organisation de la conférence d’Annapolis ». « Mais, entre-temps, a-t-il poursuivi, l’image des États-Unis dans le monde arabe a beaucoup perdu de sa crédibilité. » Selon M. Malley, qui est également directeur du programme Moyen-Orient/Afrique du Nord à l’International Crisis Group, « le dernier sommet de Camp David représente le dernier effort sérieux des Américains pour la résolution du conflit israélo-palestinien ». Bien que le sommet en question ait été un échec, a-t-il déclaré, Camp David aurait pu déboucher sur la paix tant attendue. « Bien sûr, en ce temps-là, ni l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak ni l’ex-président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, n’étaient prêts à faire des concessions, a souligné M. Malley, mais ce sont essentiellement les États-Unis qui ont raté une opportunité en or. » Selon l’expert, Washington ne possède toujours pas une vision claire pour la résolution du conflit israélo-arabe et a ainsi du mal à s’imposer comme un véritable acteur dans la région. Parmi les raisons qui expliquent cet « échec cuisant », a expliqué M. Malley, figure l’alliance stratégique israélo-américaine. « Au Proche-Orient, Washington agit en messager pour l’État hébreu et non pas en médiateur crédible, a-t-il souligné. Aux yeux des Arabes, toute idée américaine a certainement été concoctée par les Israéliens, ce qui affaiblit la position des États-Unis dans la région. » Mais, a-t-il poursuivi, l’alliance avec Israël peut ne pas être perçue comme un obstacle si les Américains se dotent d’une stratégie qui leur est propre. Toujours selon M. Malley, Washington doit limiter son obsession pour la politique israélienne et cesser ses ingérences dans les affaires palestiniennes, car cette politique a prouvé son échec. Les États-Unis doivent également impliquer encore plus les autres pays arabes dans le processus de paix, comme cela a été fait lors de la réunion d’Annapolis. « C’est une question de confiance, estime M. Malley. La psychologie joue un rôle essentiel dans les négociations de paix, il faut que tous les acteurs aient le sentiment d’être gagnants. »
Pour Robert Malley, ancien assistant de Bill Clinton pour les affaires du Moyen-Orient, les États-Unis ont beaucoup à faire pour restaurer leur image dans le monde arabe.
Avec l’approche de l’élection présidentielle américaine, tous les efforts de paix entrepris dernièrement au Proche-Orient semblent en suspens. D’une part, les Syriens attendent le départ de...