Une musique ouverte sur le monde Colette KHALAF

Accompagné de Tom Hornig (saxophone), de Abboud Saadi (basse) et de Fouad Afra (batterie-percussions), le jeune pianiste libanais Philippe el-Hage invite les mélomanes à le rejoindre ce soir, à 20h30, au théâtre Montaigne. Un voyage musical sur des tempos occidentaux et orientaux. De son Jbeil natal à la capitale française et du parcours musical classique couronné par le concours « Paris jeunes talents » 2005, à la stratosphère jazz, Philippe el-Hage émaille ses harmonies de multiples variations qui font de lui un artiste ouvert à toutes les musiques du monde. Si son premier album (qu’il interprétera ce soir à la salle Montaigne) a sur sa couverture une image de la déesse Tanit, ce n’est certainement pas un choix fortuit. Natif de Byblos, le musicien demeure, malgré une résidence de neuf ans à Paris, très attaché à ses racines. Aujourd’hui, de retour au Liban, il revendique très fort cette identité. « La nier, ajoute-t-il, c’est refuser de se reconnaître. » Ses mélodies, il les a puisées du répertoire classique avec une approche et une sensibilité nouvelles. « Le classique m’a beaucoup appris : le contact particulier avec l’instrument, le souffle et même les silences. Mais la solitude m’a pesé et j’ai voulu m’évader dans un genre nouveau », dit l’artiste. Jazz ou improvisation ? Lyrisme ou orientalisme ? Qu’importe l’appellation ? « Le Liban en entier est dans une recherche identitaire, souligne Philippe el-Hage, et nous autres musiciens avons ce devoir de sortir le pays de l’isolement. » Et de poursuivre : « J’essaye de créer des passerelles entre deux univers différents. » Le compositeur rappelle à ce propos son premier concert réalisé dans sa ville natale, « ouverte à beaucoup de cultures ». Est-ce probablement pour cette raison que Tanit, déesse de la fertilité, veille généreusement à la naissance de ses nouvelles notes ? Ce soir, 20h30, au théâtre Montaigne, rue de Damas. Réservations au 01/420232.