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Actualités - OPINION

S’il te plaît, dessine-moi une ligne Lilian Moussawer LAHOUD

Ce boulevard, reliant Baabdate à la côte et vice versa, ne finit pas d’en finir. Inauguré en 2007, à la va-vite en fin de règne, baptisé comme Sad Chabrouh : plaque, municipalité... Tralala, etc. Une couche d’asphalte, beaucoup de « rigards » (en franbanais). Attention aux « rigards », mesdames et messieurs ! En fait, ces « regards » convoitent cyniquement leurs proies. Tantôt à droite, tantôt à gauche, à la descente comme à la montée. Le slalom s’impose non sur neige, mais sur bitume. Vous finissez par les considérer comme des bâtons, les connaissant par cœur. Pourtant ces regards surplombent de 5 à 6 centimètres et plus le « plancher des vaches ». La malchance tombe sur beaucoup d’entre nous. Arrive un hurluberlu en trombe, pressé de vous dépasser, vous jette sur les regards sans tambours ni trompettes. Résultats : le « carter » est cassé, les fonds des voitures endommagés. Les braves compagnies d’assurances réparent les dégâts à tour de bras : tous risques, au tiers ; n’osant surtout pas demander à ce tiers de leur rembourser quelques centimes. Les regards relèvent de là-haut... intouchables. Début juillet 2008 : asphaltée, regards à ras le sol, la voie rapide nous reçoit pendant une semaine. Après, elle est interdite à la descente ; le lendemain, à la montée. Ainsi de suite. Les estivants, lassés, empruntent l’ancienne route, ou se résignent au tronçon de Jouret el-Ballout inévitable. Pourquoi donc ces fermetures quotidiennes ? – On dessine des lignes sur le boulevard, durant les trois mois de vacances scolaires. Il faut voir le verre à moitié plein, comme nos politiciens. À Jouret el-Ballout, le paysage est humain, vivant : arbres, fleurs, jolies maisons. En cas de pépin dans votre carrosse, dix autochtones se précipitent pour vous dépanner : qualité très orientale. Sur la voie rapide, il n’y a pas d’arbres qui verdoient ; seules les falaises de soutènement poudroient : rochers calcaires, arides. Les estivants, vexés, regagnent leurs quartiers d’hiver : écoles, inscriptions, etc. Deux jours avant le 1er octobre, on cesse de dessiner des lignes ; ce sera pour l’été prochain. « L’austrade » (en franbanais) est donc totalement ouverte. Recommandation pour les débutants : une fraction de seconde d’inattention et vous allez dans le décor ; les tournants s’enchaînent comme sur un fil de saucisses bien serrées. La nuit, les conducteurs aguerris l’empruntent la peur au ventre. Même la lune la boude : sombre nuit, comme un tunnel interminable en plein air. Demain, dans dix ans, on nommera un vizir des Travaux publics, humain, sympa, écolo, ingénieux, pas du tout Iznogoud. Faute de pouvoir éclairer cette voie (EDL et municipalités en perpétuelle faillite)... il demandera à St-Ex de dessiner sur les garde-fous quelques moutons... phosphorescents. Article paru le vendredi 10 octobre 2008
Ce boulevard, reliant Baabdate à la côte et vice versa, ne finit pas d’en finir. Inauguré en 2007, à la va-vite en fin de règne, baptisé comme Sad Chabrouh : plaque, municipalité... Tralala, etc.
Une couche d’asphalte, beaucoup de « rigards » (en franbanais). Attention aux « rigards », mesdames et messieurs ! En fait, ces « regards » convoitent cyniquement leurs...