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Actualités - REPORTAGE

Prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi, Luc Montagnier et Harald zur Hausen, lauréats du prix Nobel de médecine

Les travaux menés sur le sida et le cancer du col de l’utérus ont été récompensés hier au cours de la première journée de l’édition 2008 des prix Nobel tenue à Stockholm (Suède). La remise du prix aura lieu le 10 décembre. Le prix Nobel de médecine a récompensé hier les travaux de chercheurs sur deux grandes maladies des temps modernes : le sida avec les Français Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier, et le cancer avec l’Allemand Harald zur Hausen. Luc Montagnier, né en 1932, directeur de la Fondation mondiale recherche et prévention sida, et Françoise Barré-Sinoussi, née en 1947, chercheuse à l’institut Pasteur, se partagent la moitié du prix de 10 millions de couronnes suédoises (1,02 million d’euros) « pour leur découverte du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) » en 1983 et qui a tué à ce jour 25 millions de personnes à travers le monde. Harald zur Hausen, 72 ans, chercheur à l’Université de Düsseldorf et directeur scientifique pendant vingt ans du centre de recherche allemand sur le cancer d’Heidelberg, se voit attribuer l’autre moitié du prix « pour sa découverte des virus du papillome humain (VPH) à l’origine du cancer du col de l’utérus », qui touche chaque année 500 000 femmes dans le monde. La découverte de Mme Barré-Sinoussi et du professeur Montagnier « a été essentielle à la compréhension actuelle de la biologie de cette maladie (sida) et à son traitement antirétroviral », selon le comité, qui ne mentionne pas le professeur américain Robert Gallo, souvent considéré comme le codécouvreur avec Luc Montagnier du rétrovirus. Le sida a fait son apparition en 1981 et la polémique entre les deux professeurs sur la paternité de la découverte avait débordé sur un différend entre Washington et Paris. Mme Barré-Sinoussi, professeur de virologie à l’institut Pasteur, et M. Montagnier, professeur de virologie à l’Université de Paris, ont réussi dès 1984 à isoler le nouveau rétrovirus humain, aujourd’hui connu sous le nom de VIH, responsable du sida. « L’importance de leurs travaux doit être considérée dans le contexte de l’épidémie omniprésente dans le monde et qui affecte près d’1 % de la population », note encore le comité Nobel. « Le succès de la thérapie rétrovirale a permis d’augmenter l’espérance de vie des personnes affectées par le VIH, espérance aujourd’hui semblable à celle des personnes saines. » On estime que 33 millions de personnes séropositives vivent actuellement dans le monde. Le 20 mai 1983, dans un article publié dans la revue américaine Science, une équipe de médecins et de chercheurs de l’institut Pasteur (Paris), dirigée par le professeur Luc Montagnier, avait décrit un nouveau virus, différent des virus connus jusque-là et suspecté d’être responsable du syndrome d’immunodéficience acquise (sida). Isolé à partir d’un patient séropositif, ce virus a été baptisé LAV pour virus associé à la lymphadénopathie, par allusion au gonflement des ganglions (adénopathie), signe avant-coureur de la maladie. Il a ensuite été rebaptisé VIH. Harald zur Hausen est allé quant à lui « à l’encontre du dogme courant » en postulant que certains types de virus VPH étaient à l’origine du cancer du col de l’utérus, le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes après celui du sein. « Sa découverte a permis de caractériser l’histoire naturelle de l’infection au VPH, une compréhension des mécanismes de la carcinogénèse induite par le VPH et le développement de vaccins prophylactiques contre l’acquisition du VPH », ajoute le comité. « Contrairement aux idées qui prévalaient dans les années 70, Harald zur Hausen a posé comme postulat le rôle du virus du papillome humain dans le cancer de l’utérus », a indiqué le communiqué. Ces dernières années, le Nobel de médecine avait surtout récompensé les travaux sur la génétique. L’année dernière, les Américains Mario Capecchi et Oliver Smithies et le Britannique Martin Evans avaient été récompensés pour leurs découvertes sur le ciblage de gène. Les lauréats du Nobel recevront leur prix le 10 décembre à Stockholm et à Oslo pour celui de la paix.
Les travaux menés sur le sida et le cancer du col de l’utérus ont été récompensés hier au cours de la première journée de l’édition 2008 des prix Nobel tenue à Stockholm (Suède). La remise du prix aura lieu le 10 décembre.
Le prix Nobel de médecine a récompensé hier les travaux de chercheurs sur deux grandes maladies des temps modernes : le sida avec les Français...