Nos jeunes et la politique Antoine SABBAGHA

S’il est vrai, comme le disait Freud dans l’Essence du politique, que répugner à la politique, c’est ne plus croire en l’avenir, en l’homme, c’est mépriser l’humanité, il faudrait surtout élargir de nos jours le cercle du dialogue national pour donner une chance à nos jeunes d’y participer, en leur donnant la responsabilité d’être impliqués dans les mesures à prendre pour sauver le pays. Ils pourront ainsi, et grâce au développement de l’Internet, à la multiplication des blogs et à la fréquentation des sites, créer des conditions objectivement nouvelles pour le renouveau du dialogue politique, moins flamboyant peut-être mais plus exigeant, et qui pourrait être susceptible d’améliorer concrètement la réalité et l’efficacité des discussions, lesquelles doivent être surtout permanentes pour résoudre les crises de la société. La lutte pour l’emploi dans un pays qui se vide de sa jeunesse serait donc le cheval de bataille de cette grande réconciliation, tant attendue. Avec le blocage de la vie politique, sociale et économique qui est aujourd’hui à son paroxysme – et avec une crise économique qui menace la paix sociale –, il est temps d’appliquer l’accord de Taëf concernant la décentralisation. Celle-ci pourrait contribuer, grâce au développement de chaque région, à résoudre la crise de l’habitat. Nos jeunes cadres, qui ont aidé certains pays du Golfe à devenir le joyau de la planète, retourneront avec plaisir. Enfin si, dans notre adage, la pauvreté engendre les querelles, ces dernières une fois résolues grâce à l’emploi et à la prospérité, la question des armes et des milices sera facilement résolue, et l’actuelle caste politique totalement remplacée par une nouvelle génération en 2009. Article paru le samedi 4 octobre 2008